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[Fanfiction Pokémon] Entités Arc I - Substance Noire | Chapitre 36 posté !
27/07/17 à 18h10
Chapitre 8 : Une plante et un orage
Point de vue de Cute
Le soleil montait dans le ciel bleu azur de la matinée, chassant lentement les dernières étoiles qui perlaient le ciel bleu nuit. Mes paupières s'ouvrirent lentement, perturbées par les rayons du soleil qui avait déjà pénétrés ma petite chaumière, laissant mes yeux un instant agressés par l'astre nous permettant de vivre aujourd'hui depuis des lustres. Me permettant de vivre chaque jour, étant à moitié plante, aussi.
Ma petite Phyllali était sur mes jambes, alors que je m'étais jetée dans le lit il y a quelques minutes, m'endormant instantanément, fatiguée par cette fichue mission stupide et qui aura sûrement été un succès... Pour les autres idiots. Je sentais personnellement mon honneur plus que bafoué, et ça me mettait d'humeur fracassante. Une troisième fois qu'il est mis à mal en plus, cet honneur, à cause de cet abruti d'humain qui avait encore réussi à détaler comme un Laporeille à cause de Miranda, cette Gardevoir bleutée inégalable en terme de puissance. Son visage d'humain dégoûtant revenait sans cesse dans mes souvenirs, il en devenait presque obnubilant, tellement je ne pensais plus qu'à l'éviscérer, même si l’œuvre finale que je voulais faire sur lui n'auraient aucun charisme ni beauté à la fin !
Un rire cristallin mais digne d'une folle se fit entendre, aucun doute que si quelqu'un passait par là, il me prendrait pour une dingue échappée de l'asile. Je réveillais ma Phyllali qui, elle me regarda d'un air somnolent mais résolument étonnée.
« Oui ma belle petite Phyllali... Doucement, je suis là, ne t'en fais pas... »
Heureusement que j'étais enfin avec elle chez moi après avoir effectué cette pseudo-mission de groupe qui au final s'est finie en « chacun pour sa gueule tuez le premier être vivant qui bouge ». J'avais pas signé pour ça, et j'allais sincèrement en parler au chef, car ça me tapait clairement sur le système. J'ai fait l'effort déjà d'y aller et d'accepter cette foutue mission, pour voir de tels incompétents à l’œuvre ? J'ai même été déçue par cet idiot de Flare, #!$@*!! ! Partir avant la fin de cette mission de récupération de l'autre dragonne de pacotille dérangée mentale ou je-ne-sais-quoi était plus honorifique que de rester avec de tels bras cassés ! Et j'espérais quand même qu'ils avaient réussi leur mission, car sinon j'étais bonne pour aller faire un rapport à Zêta pour désertion suivi d'une bonne grosse engueulade... J'en ai connue une seule de la part de cet attardé complètement dingue et j'aimerais bien ne pas en revivre une de mon vivant, on passera les détails de celles-ci...
En même temps... Ce dégoût profond que j'avais pour ce qui se passait dans cette mission... Tuer des Gijinka ? À la base, #!$@*!! quoi, c'était de récupérer une Entité en désertion, pas d'aller en tuer ! J'ai entendu 22 murmurer 55, pourquoi N°55 que je ne connaissais pas avait attaqué notre unité et en plus tué une des Entités du groupe de récupération ?! Je dois admettre que j'étais un peu perdue par tout ça... Heureusement quand même qu'il y avait des humains, franchement, éventrer chacun d'entre eux fut si épanouissant, ce qui me fit quand même oublier durant peu de temps ma colère contre mon chef. Oui, je suis une tueuse, une assassine, certes, mais éliminer un membre de ma race me révulse. Zêta - mon supérieur - lui-même en est conscient, et je crains qu'un jour il ne veuille réellement se débarrasser de moi, au vu des fois de ses idées quelques peu... extrêmes.
Oh et puis au diable Zêta ! Pensons à d'autres choses ! Ma petite Phyllali dans ma maison en plein milieu de la forêt avait besoin d'un peu de tendresse visiblement, elle avait l'air inquiète à mon sujet. Pouvant communiquer avec elle à travers l'esprit vu que j'étais une plante et elle aussi, on pouvait se comprendre sans soucis. Et ça se voyait qu'elle sentait que j'étais inquiète. Ouvrant le dialogue avec des bruits de Pokémon, je pouvais cela dit comprendre ce qu'elle disait, et commençait à parler avec elle.
« - Tu as l'air contrariée, Cute, est-ce ton travail qui te pose tant de soucis ?
- Bah voyons ! Rouspétais-je. C'est pas mon job de faire ça, tu le sais bien, Zêta le sait très bien aussi alors pourquoi, pour l'amour de Shaymin, m'a-t-il appelée pour une mission aussi stupide ?
- Peut-être pour te tester, après tout ?
Sa voix calme et neutre me faisait comprendre qu'elle n'avait pas l'air de savoir ce qui pourrait lui arriver en cas d'éch...
- Que... Que caches-tu ?
Aïe.
- Rien de spécial, je suis juste d'humeur massacrante, assénais-je.
- Mais, même ton travail, tu l'as...
- Justement, NON ! Coupais-je, agacée. J'ai encore échoué, à croire que quelqu'un veille sur cette immonde âme qui habite le corps de ce foutu humain putride ! Que vais-je dire à mon chef dans deux heures ? Je vais encore subir une grosse engueulade pour ça, et... »
Elle recula un peu sur mes jambes, légèrement stressée. Mon propre stress et ma peur commençait à la gagner, et franchement, je préférais ne plus lui en parler. Pas parce que j'en étais stressée, à vrai dire, mais pour une toute autre raison dont je ne souhaitais pas parler.
Que pouvais-je dire d'autre en plus ? Zêta savait comment infliger la peur en à peu près tout le monde. Et même avec moi, qui lui riait au nez au début, il y était parvenu. Même pas en parlant de mon passé. Dès que j'y pense, j'en ai des frissons. Prenant la télécommande un instant, j'avais zappé vite fait pour regarder les chaînes d'informations.
Et d'un coup sa tête horrible, cauchemardesque par sa laideur et sa potentielle puanteur, cet horrible homme qui incarnait la plus grande haine et mépris envers ma race, apparut devant l'écran. Puis les images de notre attaque d'il y a quelques heures.
« - Tu sais que...
- Oui, inutile de le dire, coupais-je. Si je veux tuer celui-là, ce sera pas avant quelques années, ou avant un potentiel passage en escorte à Vestigion... Mais vu qu'il n'y vient jamais, à quoi bon ? Je ne désespère pas, mais si un jour j'ai une fenêtre pour le tuer d'un seul coup, je le ferai.
Elle trembla un peu sur mes pattes en me regardant d'un air un peu étrange, comme si elle était apeurée ou si elle implorait ma clémence. Bah ! Elle savait bien que ces saloperies d'humains ne méritaient que la mort. Ce racisme dont nous étions victimes, ces discriminations constantes... Elle ne sait pas ce que ça fait d'être Gijinka, honnêtement !
- Non, ma petite, jamais je n'irai abandonner mon but ultime et cela ne sert à rien de m'en dissuader ! Tu devrais être fière de moi, au contraire ! Quand on sera débarrassé de ces pouilleux d'humains, le monde connaîtra paix et prospérité, quelques choses dont le monde actuel ne bénéficie pas. Ils nous traitent d'aberrations, alors qu'ILS le sont, eux. Nous sommes immensément supérieurs en tous points à cette race de faible, qui se croit au-dessus de nous.
Je tâchais un instant de reprendre mon souffle. Pfiou...
- Ils ne sont guère utiles à ce monde. Nous avons la façon de penser d'un être humain, leur intelligence et nous avons les pouvoirs des Pokémon. À quoi cela sert de laisser cette race au rabais en vie ? »
Apeurée par mon discours, elle sauta avant de partir un moment de la maison. Pourquoi ne me comprenait-elle pas par moments ? Les humains sont absolument inutiles et de plus, les Pokémon emprisonnés dans les Pokéballs, c'est tout simplement une forme d'esclavage moderne ! Elle devrait être fière de mes actes ! Car en plus, outre ma race, je savais très bien et elle encore plus que moi malheureusement... Que des Pokémon étaient tout autant persécutés que nous. Les humains, chaque jour, dominaient un peu plus ce monde et il fallait que ça cesse ! Un jour, ce monde n'appartiendra qu'aux Pokémon et Gijinka ! Les humains n'ont guère leur place ici !
Oubliant toutes mes pensées à ce sujet pour un petit moment, je posais mon regard sur la vieille télévision héritée de mon petit "voyage" à Kanto il y a deux ans quand j'ai éliminé un de ces pathétiques dresseurs se prenant pour un champion d'arène. Et franchement, au bout de quelques minutes, j'en avais la mâchoire qui se décrochait. Plus le temps passait et plus une envie de rire à gorge déployée me prenait. Je savais que les humains pouvaient être d'une débilité profonde, mais LÀ ?! J'en étais bluffée ! Non seulement il avait parlé de sa voix qui signifiait littéralement : « Je suis triste pour vous les victimes, mais en vrai je m'en cogne et je veux juste faire en sorte que ma côte de popularité reste stable ou augmente », mais surtout, il avait classé ça comme attaque terroriste contre un groupe différent du notre, celui de Sparker apparemment qui est un groupe de chasseur de primes sous le célèbre ancien caporal de l'armée de Sinnoh. Les rumeurs vont bon train sur lui ou elle d'ailleurs, personne n'a jamais su si cette personne était une femme ou un homme. Quoiqu'il en soit, bien que les chasseurs de primes étaient monnaie courante ici, c'est surprenant qu'il accuse et persiste sur le fait que ce petit groupe là soit la racine de cette attaque. Il stipulait aussi que une des Entités visiblement, Entité 40, avait été éventrée par un des défenseurs de la piste, sûrement cet idiot de Marik... Ou 55, j'en savais trop rien avec ces conneries ! En plus, je pouvais même voir les cadavres non encore couverts de Flare Strike, de 40 et d'autres humains qui pensaient avoir la force pour vaincre ne serait-ce qu'une Entité.
Mais d'un seul coup, je fus comme scotchée à l'écran en voyant ce qui venait de se produire bien avant ma fuite.
« - J'en reviens quand même pas que Sparker se soit tiré comme ça. Quel lâche !
- Il avait sûrement ses raisons, Cute, potentiellement comme toi quand tu fuis devant un autre semblable, tu le sais.
Elle avait finit par revenir. J'adorais ma Phyllali chérie mais qu'est-ce qu'elle pouvait être une plaie quand elle m'acculait ainsi ! Pourquoi me faisait-elle tant de reproches sur mes défauts ?
- Phyllali, tu sais pertinemment pourquoi ! Tu ferais mieux de me lâcher avec tes questions !
Et sur ce, elle se tut alors que j'attrapais des vêtements dans l'armoire pour aller me changer. L'humeur sur mon visage changea une nouvelle fois quand je vis que ma petite robe était déchirée en partie, et que du coup, je n'étais plus vraiment en règle, ce qui me fit soupirer au plus haut point.
- Et #!$@*!!, faut encore que je change de tenue ! Ça commence à bien faire toutes ces lois idiotes et minables venant d'humains tout autant minables qui me forcent à rester « bien visible » !
- La législation est si rude ? Questionnait-elle, un peu intriguée.
Bien entendu, ce n'était pas une chose dont je parlais souvent. Je lui répondis alors, soupirant un peu de la stupidité et du racisme primaire des humains.
- Il s'agissait d'une loi idiote, afin de mieux différencier les humains des Gijinka qui a été votée il y a plusieurs années par l'ancien gouvernement. Si dans les faits, il s'agit de « mieux nous reconnaître », c'est surtout discriminant d'un certain point de vue ! Nombre de Gijinka se font refuser à l'embauche pour un job maintenant, bien plus qu'avant le vote des lois.
- Tu devrais sincèrement prendre un break, tu es bien plus sous pression que d'habitude. Tu devrais demander à ton boss, après tout ce que tu fais pour lui il te devrait bien ça !
Elle n'avait guère tort. À vrai dire, si je me changeais actuellement dans une nouvelle tenue adaptée et en règle, c'était pour rendre une visite surprise à Zêta, car j'avais vraiment besoin d'une pause pour m'entraîner encore et encore mais aussi me reposer un bon moment, car il faut croire que si j'ai échoué à vaincre Steven trois fois, c'est que soit il a une chance légendaire, soit que je suis mauvaise en combat ces derniers temps.
Après que je fus enfin dans mes nouveaux habits, je me regardais dans le miroir, observant toute potentielle faille dans ma tenue. Mine de rien et malgré mon apparente folie par moments, il fallait bien rester belle, heh ! Un petit short blanc-beige avec des bottes marrons et des collants beige allaient parfaitement bien avec mon haut sans manches de même couleur et ma petite veste transparente verte, laissant mon ventre légèrement à l'air. Et bien sûr, j'oubliais pas mes gants marrons que je chérissais tant. Phyllali me regarda avec de grands yeux, comme si elle était émerveillée par ma nouvelle tenue. J'étais si belle que ça ? Comme pour me donner raison, elle s'approcha de moi et sauta dans mes bras en frottant sa tête contre la mienne.
- Je vais pas te cacher ça, je te préfère bien mieux ainsi ! Rigolait-elle d'un rire cristallin.
- Content que ça te plaise alors. Mais ma belle robe va clairement me manquer...
- C'est pas ça le plus important. Va voir ton boss un coup, j'espère que tu prendras ce repos tant nécessaire pour toi pour te reposer tranquillement ! »
Et sur ce, elle fila dans la forêt seule, alors que je me rendais à Frimapic pour voir Zêta à nouveau, deux fois en même pas une semaine. Il était rare que j'aille voir mon boss si souvent car généralement, je privilégiais la discussion par vision-conférence ou par téléphone. Prenant mon courage à deux mains pour ne pas flancher devant mon chef, dont l'aura inspirait haine et mort, je prenais ma voiture, un vieux tacot qui avait appartenu à mon père y a quelques années. Père et Mère, je pensais à eux chaque jour. Depuis le jour où tout a changé pour moi.
Oui, ce jour où je n'étais plus simplement Cute, j'étais aussi devenu Entité 11, et je ne regrettais en rien ce jour, qui m'avait offert liberté et vengeance, sans pour autant avoir ce poison insidieux dans mon sang. D'un léger sourire, je m'en allais alors vers Frimapic, prêt à revoir le chef des Entités, ou du moins un des chefs principaux, Zêta.
Je me demandais aussi d'ailleurs qui était au-dessus de lui. Même si personne le savait, les rumeurs circulaient bon train sur lui, ou elle ! Mais à mon avis, tôt ou tard, il était probable qu'elle ou il se révèle à tout le monde. J'espère être là, ce jour-là, pour espérer la ou le remercier !
Laissant ma petite Phyllali seule dans la forêt, j'avais un léger sourire aux lèvres en m'éloignant sur le petit chemin en pente. Je n'avais pas pu entendre les plantes murmurer la présence de quelqu'un dans les parages et pourtant... Un étrange Gijinka ailé venait de ramper jusqu'à chez moi, mais j'étais déjà bien trop loin de la zone de ma maison pour entendre les murmures de la nature...
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Point de vue de Sparker
Impossible ! Impossible ! IMPOSSIBLE !
Tout simplement impossible ! Comment était-ce possible qu'il soit en vie ?!
Cette question courait dans ma tête depuis maintenant plusieurs heures, laissant un goût extrêmement amer dans ma bouche alors que je devais rendre des comptes à mon chef. Enfin, ma chef. Oui, j'ai menti, je le conçois, en disant que je travaillais en solo mais de toute façon, personne n'avait vraiment le choix, faire partie de son organisation de chasseurs de primes permettait une couverture.
Mais depuis ce qu'avait prononcé le Président de Sinnoh à notre égard concernant « l'attaque terroriste » (ce qui me fait toujours marrer au passage, quels idiots) allait mettre un sérieux coup à notre groupe. J'espérais franchement que la chef avait quelque chose de solide comme plan B. Je devais sortir de mes pensées troubles un moment, alors que je venais à peine de me lever dans le lit de mon petit appartement dans le centre d'Unionpolis, tout près de notre quartier général, à nous, ce que les gens avaient tendance à nous appeler « Ecliptia ». Un nom simple, un groupe connu de beaucoup de gens, mais peu connaissaient leurs membres, ainsi que leurs chefs ! Nous étions ainsi protégés. Même si on s'était pour certains déjà fait attrapés par la Police, on avait toujours un coup d'avance : On blâmait un autre petit groupe à part, on achetait le policier, on montrait des papiers de chasse de Pokémon, tout était bon pour leur faire gober n'importe quoi, et le pire c'est que ça marchait !
Mais l'État maintenant allait sincèrement nous emmerder avec cette annonce sur toutes les chaînes. Non seulement les policiers et les gros groupes anti-terroristes allaient nous avoir dans le viseur, mais en plus ça provoquerait des contrôles permanents envers n'importe quel chasseur, quel qu'il soit. S'il était Gijinka, ce serait à mon avis pire, rien qu'à cause du racisme primaire dont on est de plus en plus victime. Kalinka, vous avez tout intérêt à pas rater votre coup, sinon on est tous cuits !
J'étais vraiment sous tension, littéralement et sans mauvais jeux de mots. Alors que je me levais de mon lit dans ma petite chambre, je descendais de mon appartement la peur au ventre, par rapport à Kalinka Asarov, la capitaine d'Ecliptia. Accessoirement, elle est la fille de Lana Asarov, ancienne haut-gradée de l'armée connue pour sa bravoure et son courage au combat, alors que la majeure partie de la population croit que c'est toujours Lana qui commande. Or, Kalinka avait évincé sa mère, avec un Pokémon d'une rare puissance. Et c'est la principale raison de ma peur, ce Pokémon étrange et meurtrier et... électronique connu sous le nom de Scalbuster. Scalbuster... C'était plus une abomination qu'un Pokémon. Je préférais l'oublier un moment celui là, avant d'aller boire un café à la cafét' du petit bar dans le petit QG dans lequel je bossais, en bordure de la ville. Je parlais avec certains Gijinka ainsi que des humains, tout en sachant que malgré tout, ils savaient que j'avais été de mèche avec le groupe d'hier soir. Je n'avais pas pu échapper aux caméras et l'anxiété pouvait se lire sur les visages de mes collègues, surtout à cause des perquisitions et probables arrestations qui n'allaient pas tarder. Ils avaient quand même décidé de ne pas me dénoncer et même de me cacher par solidarité. C'est alors qu'une voix synthétique sortant d'un micro m'interpella d'une manière très ferme, et je pus de suite savoir qui me parlait.
« - Sparker est demandé au bureau principal. Je répète, Sparker est demandé au bureau principal. »
La peur s'empara à nouveau de moi, et pourtant j'étais pas du genre à avoir les foies. Mais y avait de quoi se faire dessus quand Kalinka en personne demandait à vous voir. Soit c'était pour une promotion, soit pour un renvoi, ou une violente remontée de bretelles. Et franchement, j'étais un peu déstabilisé. Même si mes collègues me soutenaient, je me devais d'y aller seul, et sans laisser paraître un sentiment de peur face à elle. Alors que je descendais de plus en plus vers le bas du QG, je pus constater que de moins en moins de membres traînaient dans le coin. Ça voulait dire une seule chose : Je me rapprochais de la salle en question. Et je pus la voir quelques mètres plus loin, tout au bout du lointain couloir parsemé de fissures dans lequel je m'avançais. Seule une vieille porte rouillée coupait tout contact extérieur.
Pour le coup... Je me demandais bien à quoi elle ressemblait. Je l'avais déjà vue certes, mais seulement drapée dans les ténèbres d'une salle sans lumière. Je pouvais l'entendre, voir sa main mais je ne pouvais pas voir son visage. Ceux qui s'étaient faits engueulés ou promus avaient eu la chance de le voir, mais ils étaient tenus au secret sous peine de mort. Je me demandais bien si j'allais avoir de la chance pour ne voir qu'elle et non son Pokémon menaçant et effrayant...
J'étais devant la porte alors, nul besoin de toquer, car elle savait déjà que j'étais derrière. La porte s'ouvrit d'elle-même, laissant apparaître une femme vêtue de noir. Ses yeux étaient masqués par une capuche, je ne pouvais voir que sa bouche. Elle était assise derrière un vieux bureau métallique, en train d'écrire quelque chose avec une plume de Lacmécygne. Voyant que je venais d'entrer, la peur au ventre, la porte se ferma par quelqu'un, et je pus sentir l'aura du Pokémon de Kalinka s'approcher de moi. Il me fit alors s’asseoir, et je pus voir alors l'immensité qu'il était, dans toute sa splendeur. Ça ressemblait surtout à un Scalproie, mais bon sang, ce Pokémon avait l'air d'être encore plus vicieux et agressif que lui.
Il avait des pieds ressemblants plus à des bottes, noires, et avait la couleur de ses cuisses noires avec des contours violets. Ses cuisses étaient légèrement moins grosses et plus triangulaires que celles d'un Scalproie. Au niveau de son torse, ses disques coupants étaient encore plus aiguisés que ceux d'un Scalproie, et deux traits violets striés parcouraient son torse jusqu'à son cœur, symbolisé par un triangle bleu. Et contrairement à un Scalproie ordinaire, il possédait des ailes de stabilisation en barres violettes attachées à une sorte de propulseur à flammes bleues-violettes similaire à celui des Golemastoc. Ce propulseur était orienté vers le bas, mais deux parties noires orientées à droite et à gauche « contenaient » lesdites ailettes en barres violettes. Ses ailes venaient d'ailleurs de se rétracter dans son dos. Il avait des épaulettes noires au lieu d'être rouges avec des contours jaunes ocre, et entre les épaulettes et les épaules se situaient deux pointes d'acier ultra-fines. Il possédait bien une main droite avec les lames habituelles d'un Scalproie, mais sa main gauche était devenue un canon noir dans lequel il est incrusté une pierre violette en losange. Son visage n'avait plus la hache d'un Scalproie sur le front, et avait le visage de couleur noire et violette autour des yeux, mais assombri. Son casque quant à lui, était noir, et avait deux crêtes assez larges finissant jusqu'à derrière la tête. Une crête à gauche, de couleur noire vers l'extérieur, et une à droite, avec la même couleur. Vers l'intérieur, celles-ci étaient violettes, et se terminaient vers l'extérieur en pointes aiguisées.
« - Tu vas observer longtemps Scalbuster ou tu vas venir me faire le point sur cette humiliation hier soir, Sparker ?
La voix de Kalinka tâcha de me faire sursauter et tourner vers elle, et je pus voir son visage relevé vers moi, sans sourire, le regard ferme et perçant vers moi. La capuche qu'elle avait était maintenant relevée, et ses yeux bleu turquoise étaient mystifiants. Elle avait une peau pure, des yeux absolument merveilleux, mais son regard la rendait froide, comme si elle était inaccessible. Me tournant vers elle et priant pour ne pas recroiser le regard hypnotique et envoûtant de Scalbuster, je m'adressais à elle, d'un ton des plus sérieux, bien loin de ceux que j'avais habituellement.
- Oui Madame. Concernant mon action que j'avais conclu avec vous, j'ai eu un souci de dernière minute hier soir.
- Ta raison a intérêt à être valable car je laisserai Scalbuster désintégrer ton corps si elle ne me convient guère. Explique-toi, disait-elle d'une voix dénuée de sentiments.
- 55. 55, Madame Asarov. Vous savez très bien de qui je parle, et pourquoi j'ai fui, n'est-ce pas ?
Une expression de stupeur se dessina sur son visage, brièvement, avant de se reprendre.
- Il est en vie ? Bien surprenant... Je le croyais mort, comme beaucoup d'autres.
- Il a même retrouvé son prénom, ainsi que son nom. Je vous rappelle que 55, alias Marik Hikari, a récupéré une majeure partie de sa mémoire, bien qu'ayant été infecté par ce poison. Rappelez-vous, la dernière fois Marik m'avait aidé à arrêter le criminel que vous recherchiez vous, et indirectement, m'avez demandé de ne pas le blesser ou tuer. Ce que j'ai respecté.
- On m'avait fait rapport, coupa-t-elle, que Marik était mort il y a maintenant plus de 3 ans, suite à un accident de chantier. J'ai bien fait d'exécuter l'empoté qui avait pondu une telle raclure d'idioties.
Scalbuster en ria un peu, brisant un peu le silence autour de nous deux.
- Il ne l'était visiblement pas, et s'était interposé en face de moi. Quand bien même je serais resté, il m'était impossible, malgré l'appui de...
- Je ne fais aucun doute de ta parole là-dessus. Cela m'insupporte de savoir qu'un ancien « allié » s'est retrouvé dans l'autre camp. D'autant plus que vous auriez dû gagner, avec 40, 41, 11, 25 et 21.
Je pris une grande inspiration pour lui dire quelque chose vu peu après ma fuite, quand j'observais encore un peu le combat qui faisait rage.
- Madame, la raison pour laquelle il a triomphé hier soir est dû à deux particularités qui font qu'il est difficile à abattre. De 1, il a une Méga-évolution, ce qui me surprend énormément au vu du fait que les Luxray ne sont pas censés en avoir... Mais c'est pas ça le pire.
Je pus voir Scalbuster arquer un sourcil métallique alors que Kalinka s'en retrouva un peu intriguée par tout ce que je pouvais savoir sur lui. Et effectivement, ça n'était guère de bonne augure pour nous s'il venait à maîtriser ce pouvoir néfaste. Alors que j'expliquais ce que c'était, sa mine changea pour laisser paraître un maigre sourire, un sourire malsain.
- Hmmm... Intéressant. Cela expliquerait pourquoi Zêta et ses chefs tenaient tant à mettre le grappin sur lui.
Attends une minute, Zêta est une des Entités les plus récentes, il pouvait pas être chef, surtout avec le numéro 91, une des dernières Entités ! Pensais-je, surpris.
- Êtes-vous certaine qu'on parle du même Zêta ?! M'exclamais-je.
- Ce sont des secrets entre moi et l'Ordre des Entités, répondit-elle. Je ne peux pas te relever ça, à la demande de Zêta lui-même, et de son supérieur, qui croit moi, est infiniment plus vile et sauvage que moi quand je suis en colère.
Elle ria d'un rire doux et cristallin, baissant un peu la tête en riant et effleurant le bras gauche de Scalbuster doucement, ce qui le fit sourire. Mais moi, je flippais toujours...
- Je conçois que l'arrivée de 55 a perturbé tout notre plan. Quant à 21... Comme vu sur les images que je viens de recevoir, il est normal qu'il ait laissé l'Ordre pour sa sœur, c'était bien trop prévisible. 40 et 25 ont perdu la vie, mais 41 est encore vivante, je le sais, car Scalbuster m'a rapporté que des policiers avaient réussi à la capturer. J'ai pu prévenir Zêta afin qu'il puisse envoyer sa Dimoret Gijinka à sa recherche.
- 41 m'intrigue. J'ai revu en boucle les infos, qu'elle était cette attaque ?! On pourrait croire à une attaque Z, mais en...
Elle coupa ma parole alors, avec un regard légèrement inquiet, cette fois.
- Je ne vais pas te le cacher, mais ça m'a jeté un froid, assénait-elle. J'ignore ce qui est à l'origine d'une telle attaque, peut-être une science de l'Ordre, je ne saurais pas te le dire. Peut-être que Wynn saura nous le dire... Ou peut-être pas.
- Faut pas en attendre beaucoup de Wy... Une minute, Wynn, vous dites ? M'interrogeais-je, arquant un sourcil.
- Oui, répondit-elle de façon laconique. Elle est arrivée ce matin à la demande de Zêta dans le QG.
Mon cœur se mit à battre un peu plus vite. Que foutait une Entité si haineuse et à moitié stupide ici ? Où serait l'intérêt ?
- Tu dois te demander pourquoi elle est là, reprit-elle. Pas vrai ?
Son regard amusé se logea dans le mien, et avait déjà compris que c'était le cas.
- C'est parce que toi et elle allez en mission d'espionnage, expliqua-t-elle. Wynn peut détecter le futur dans une certaine mesure, elle peut détecter les dangers tandis que toi est suffisamment rapide et discret pour te faufiler.
- Tout ça c'est bien, mais espionner qui ? Pourquoi ne peut-il pas plutôt envoyer ses propres troupes espionnes humaines voir Gijinka plutôt que nous ? On est chasseurs de primes, pas des assassins !
- Il m'a demandé à espionner Shade en priorité. Quant à ta question qui vaut le coup d'être posée, c'est que Zêta a expliqué qu'une Entité comme Shade a la capacité de savoir si quelqu'un l'observe, à moins qu'il soit de type Ténèbres. Or, outre Wynn, les autres Entités de type Ténèbres s'élève à un nombre ridicule. Elles sont actuellement toutes occupées, et s'il prend Wynn, c'est surtout parce qu'il sait qu'elle sera la plus discrète et patiente des Entités pour avoir le moment propice pour sa revanche sur Shade. Et puis, il y a quinze millions à présent à la clé, non plus dix.
Quinze Millions ?! Mazette ! Y a de quoi faire plein de choses avec ça ! Mes questions envolées, je signais de suite le contrat, m'ouvrant la voie vers cette nouvelle mission, avec cette chère Wynn. Mais au moment de signer, quelque chose me revint à l'esprit tel un boomerang.
- Une dernière chose, qu'allez-vous faire pour les flics qui vont débarquer sous peu ? N'est-ce pas d...
- Scalbuster et moi-même avons déjà un plan efficace. Ne t'en fais pas pour ça. Maintenant, disparais, rejoins Wynn et tu pars pour Alola, pour commencer ton espionnage avec elle. Un avion vous attend tout les deux à l'aéroport de Voilaroc, vu que celui d'Unionpolis est actuellement fermé suite à l'attaque d'hier. »
Scalbuster rouvrit alors la porte, m'incitant à sortir alors que regardais une dernière fois Kalinka Asarov, la chef de notre groupe, avant que la porte ne se ferme dans un grincement. Elle était si belle, que j'en perdais mes mots à présent. Me reprenant en main, je remontais vers l'étage supérieur, me dirigeant vers la chambre temporaire de Wynn. Je la sentais pas trop cette fille de part son tempérament et son comportement de gamine, mais si ça se trouve, elle n'était peut-être pas si inaccessible que ça. Il me fallait sûrement mieux la comprendre, j'en étais sûr !
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