[Fanfiction Pokémon] Entités Arc I - Substance Noire | Chapitre 36 posté !
Bibliothèque de Lucio
Créé par
Invité AnigmA
30/01/23 à 11h45
Les chapitres s'enchainent plaisamment. Hâte de lire la suite!
16/02/23 à 3h14
Je trouve le topic un peu trop bas :D
De toute façon le prochain chapitre ne devrait plus tarder, juste le temps de passer un coup de heero dans les répétitions nombreuses qu'ani s'évertue à faire à chaque fois :D
De toute façon le prochain chapitre ne devrait plus tarder, juste le temps de passer un coup de heero dans les répétitions nombreuses qu'ani s'évertue à faire à chaque fois :D
24/03/23 à 20h02 (Edition : 24/03/23 à 20h34)
Chapitre 28 – Fugitive malgré elle
Point de vue de Cute.
Ma Phyllali ? Check. Mon cher journal ? Check. Mon guando ? Check. Ma clé USB ? Check. L'imbécile qui me servait de taxi aérien ? Hélas, check aussi...
Je lui en voulais tellement à ce décérébré mental d'avoir fait cette idiotie de vouloir sauver sa foutue sœur, par sa faute nous en étions à un endroit encore plus bas qu'avant mentalement et cela me mettait absolument hors de moi. À cause de lui, nous nous retrouvions à nouveau en fuite et cette fois, tous deux blessés. Malgré le Vibra Soin de Nokath et de mon attaque Synthèse, je n'étais pas encore complètement au point.
Et pourtant, malgré toute cette ribambelle de stupidités, je ne pouvais m'empêcher de le comprendre dans une certaine mesure. Tout risquer pour ne serait-ce que revoir et sauver le seul membre de sa famille restant... Je n'appréciais guère sa nature précipitée mais il ne savait pas mentir et ça se voyait. 21 était taciturne, taquin et malhonnête, mais Nokath ne pouvait se permettre visiblement de mentir ou de faire des plaisanteries. Ce qu'il disait venait du cœur.
Je le suivais tant bien que mal dans la pénombre de la nuit qui commençait à se dissiper. Nous devions faire vite afin de récupérer ces données que l'autre hologramme voulait en échange de ses services. M'envoyer là-bas... elle savait vraiment comment me faire sortir de mes gonds celle-là et pourtant je ne pouvais pas la détester. Elle et son fin sourire...
« - Là, Cute. Fais pas un seul bruit et accroche-toi à moi.
Il m'interpella en me pointant le volcan, le survolant à faible vitesse en faisant attention aux bourrasques répétées, ce qui me fit un peu peur. Posant Phyllali ici, je refusais qu'elle aille se battre à mes côtés, par peur qu'elle ne périsse si jamais un affrontement venait à éclater.
- Ne t'en fais pas ma petite puce. Je reviendrai en un seul morceau, promis.
Elle hocha simplement la tête, se fondant alors dans les abords montagneux et se cachant dans les hautes herbes du relief volcanique. Elle acquiesça, non pas sans une certaine crainte en m'observant m'enfoncer dans le cratère profond du volcan actif, crachant ses fumerolles hors de ce dernier.
La lave en fusion en contrebas s'agitait beaucoup autour d'innombrables Pokémon Feu et ne me rassurait pas du tout. Nokath le vit bien et décida alors de me prendre dans ses bras tout en lévitant progressivement vers le bas à l'abri des caméras afin de passer par une porte dérobée dont la rouille avait eu raison d'elle, cachée à la vue de tous, au même niveau de ce qui s'apparentait à un gros générateur ultra-sophistiqué.
- Qu'est-ce que c'est ce machin, Nokath ? Demandais-je, incrédule.
- Il me semble que c'est un générateur qui fournit à plusieurs bases gravitant autour de celle-ci l'énergie nécessaire au fonctionnement de ces dernières, ainsi qu'un bouclier énergétique empêchant toute excursion dans une de nos structures. Un peu comme celui qu'on a planqué dans le Mont Abrupt pour Sinnoh. C'est du moins ce que me dit 21...
Je fis mine de comprendre, sans vraiment comprendre. Cette génération d'énergie m'était complètement inconnue – j'ignorais même qu'ils avaient des boucliers, c'est dire... Avais-je passé trop de temps dans ma douce forêt isolée ? J'en doutais fort. Observant la porte, je posai mes pieds à terre avant de sentir la morsure de la chaleur volcanique sous ces derniers. Me dépêchant d'entrer à l'intérieur, une pestilentielle odeur attrapa mes narines, me faisant presque reculer. Même Nokath semblait troublé par cette dernière, se bouchant les narines en ne comprenant pas.
- Il s'est passé quoi pour que ça pue ainsi ? Fit-il, dégoûté.
Il utilisa ses yeux pour éclairer le chemin face à lui, et c'est là que nous vîmes l'infamie qui se présenta dans la pénombre des lieux. Des cadavres d'humains s'étendaient jusqu'au bout du couloir ; ça je m'en moquais, mais il y en avait aussi d'hybrides, de Pokémon à même le bas des escaliers... Certains en pleine décomposition et même ruisselant de produit noir abject qui força Nokath à éviter ces choses. Je pus même voir certains s'agiter vainement, comme s'ils étaient encore en vie et ne demandaient qu'à abréger leurs souffrances. Même Nokath fut révulsé et se refusa à l'idée de le faire en le voyant détourner du regard les pauvres âmes agonisantes, suffoquant sous l'odeur infecte mélangée à celle pleine de soufre sortant du volcan.
- Attends, Nokath. On ne peut pas les laisser comme ça, hésitais-je quelque peu. On est probablement ce qu'ils verront une dernière fois...
Il ne semblait pas vraiment s'en soucier à sa réponse qui fut cinglante au possible.
- On n'a pas le temps pour eux, on doit récupérer tes informations avant toute chose...
Je jetai un vif coup d’œil. Un hybride, probablement de Flambusard à en juger ses ailes et deux humains. L'attrapant par derrière par son col, il parut s'énerver un peu, prenant un air plus sombre que la normale.
- Je t'ai dit qu'on n'a pas le temps !
- Tu préfères les laisser crever ici dans des souffrances inhumaines ? Argumentais-je. Regarde-les, t'as envie de les laisser comme ça ?
- Parce que t'as été un exemple, toi ? À les découper sauvagement durant des années ? Gronda-t-il, me jetant un regard inquisiteur.
J'allais le gifler, mais je me ravisais sur le moment. Il n'avait pas tort, même si la situation était bien différente.
- On a fait nos choix dans le passé, tu le sais bien.
- J'ai pas fait le choix de me faire contaminer par l'autre parasite, répondit-il sèchement.
Il marqua un temps de pause, mais croisa ses bras avant de soupirer.
- Mais tu n'as pas vraiment tort... Je suppose, admit-il. Je vais m'occuper de l'hybride, charge-toi des humains encore debout vu que c'est ta spécialité.
Je hochais la tête en me dirigeant vers les deux humains, observant leur corps bardés de blessures. Livrés à eux-mêmes dans ces lieux dégueulasses. Une femme au teint pâle dont les cheveux avaient été arrachés et un homme bourru dont les yeux n'étaient plus là. Malgré tout, la Mort ne voulait visiblement pas les prendre.
Nokath ne perdit pas une seconde, utilisant Draco-Griffe dans le cœur de l'hybride pour le laisser enfin partir, et j'en fis de même avec malgré moi une certaine once de rancœur. Ce n'était pas vraiment un assassinat, juste de la pitié envers eux. Malgré tout, nous étions tous les deux révulsés de cette situation, et nous savions très bien que ça n'allait pas s'arranger. Lassés, nous nous échangeâmes un regard avant de repartir en mission, sans mentionner ce que nous venions de faire.
Il y avait plein de choses que je ne savais pas au fond de ces lieux et cela me faisait un peu frémir. J'avais vu des conneries avec cet Ordre au fil de ma vie, entre ce que j'avais affronté à Oswell, ce que j'avais découpé dans mes débuts à Sinnoh mais là, ça dépassait l'entendement. Dégueulasse, du début à la fin.
Nous montâmes les marches tâchées de sang sans plus attendre, croisant moult fois des caméras et faisant bien attention à ne pas se faire prendre dans le champ de ses dernières. Fort heureusement, Nokath était très rapide pour les éviter et je connaissais toujours comment me comporter comme une assassin de renom. Nous étions selon les écriteaux vieillis par les fissures au sixième sous-sol et plusieurs rondes semblaient se faire, avec un bon paquet d'agitation. Il allait être très difficile de ne pas se faire prendre, et Nokath semblait comme perdu dans ses pensées. À moins que...
- Nokath, tu discutes avec 21 ?
- En effet, répondit-il du tac au tac. Il me donne des informations suffisantes pour savoir comment approcher ça mais ça sera compliqué... Il faudrait qu'on se sépare pendant que tu montes vers le troisième sous-sol. C'est là qu'est ce qu'on cherche vu que c'est le lieu de la base de données centrale.
Je me pris le menton, perplexe.
- Et qu'est-ce qui me fait dire que c'est pas verrouillé par des mots de passe ?
- Ils ne les changent que tous les ans. Le prochain changement doit se faire normalement dans deux mois, et 21 se souvient toujours des codes d'accès. Mais ça se verra instantanément que quelqu'un récupère des informations : il faudra que tu fasses vite et prenne uniquement l'essentiel.
Jetant un œil rapide dans les couloirs adjacents en agitant mes oreilles, j'attendis qu'il finisse avant de lui poser une dernière question.
- Mais toi, du coup. Tu vas te rendre où si je dois me rendre au 3ème sous-sol ? Questionnais-je, sur mes gardes.
- Au 1er sous-sol pour saboter le courant et les caméras. Je vais les attirer vers moi pendant que tu seras en train de prendre les données.
- C'est du suicide ! Protestais-je. Ils vont te capturer, je vais faire comment moi après ? Rouspétais-je, aussi discrètement que possible.
- Fie toi à ton instinct, répondit-il d'une voix apaisée. C'est bien toi l'assassin qui sait faire fuir n'importe quel hybride un peu trop gênant pour toi, non ?
Je fis la moue. Je ne voulais pas qu'il me laisse seule face à probablement une légion d'hybrides prêts à me tuer pour trahison, désertion et autres joyeusetés que Zêta ait pu les bassiner avec. Pour une promotion ou un gain sur le salaire qu'on se tapait, ils étaient prêts à tous, ces rats.
Cela me fit penser à cette foutue mission d'il y a quelques années que j'avais opéré à Safrania. Mon credo était simple et connu de l'unité présente à Sinnoh, que ce soit par l'ancien chef humain ou l'ancien chef hybride avant lui, un hybride de Golemastoc : je ne fais que des missions solitaires. J'apprécie pas la compagnie d'autres glandus qui ne font qu'empiéter sur mes plates-bandes et foutre tout en l'air ! Aucune beauté, que de la cruauté et violence irréfléchie, tuer pour tuer. Quand je tuais des humains, je prenais soin d'y apporter toute l'attention nécessaire afin d'en faire un chef d'œuvre digne de ce nom. Couper chaque membre lentement, torturer ma proie jusqu'à ce que ses yeux se vitrifient sous la Mort attrapant leur âme. Puis après, la destruction de ce cadavre d'une attaque Eco-Sphère. Rien ne devait rester – mes œuvres n'étaient pas éternelles à une seule exception : moi-même. Rien que d'y repenser, cela me rendit toute excitée de reprendre une vie ainsi loin de ce maudit ordre...
Mais passons. C'était ce foutu Gijinka de Golemastoc qui m'avait envoyé chier dans une mission à plusieurs. J'aurais pas pu les gérer seule, c'est sûr. Mais je voulais pas gérer cette foutue opération non plus ! À la place, on m'avait appointé avec une escouade d'humains sur-entraînés avec quelques hybrides. Tout ça pour rafler des scientifiques sous le joug... enfin, bossant pour Giovanni. Seule la Manternel humaine accepta volontiers de nous rejoindre. Cela me manquait presque de ne pas avoir gardé contact avec elle, elle qui était maintenant à des kilomètres de nous affectée à la base d'Unys. Pour cette foutue opération, j'avais eu le droit à un bonus sur mon salaire afin de ne pas me faire râler plus, mais quand même. Ils savaient bien que pour ceux non corrompus par cet odieux poison, le salaire pouvait les pousser à faire bien plus que ce qu'ils feraient.
- Ne me laisse pas en plan trop longtemps alors. Casse-toi et perds pas de temps.
Il ne se fit pas prier, me soufflant les codes et me laissant seule et filant au nez et à la barbe des rondes passant par là. Je devais me faire plus discrète que jamais, et je le fis. Il ne m'en fallut pas longtemps pour me rapprocher de l'étage pour entendre une massive commotion bien plus haut. Les murs tremblèrent violemment d'un seul coup... Pitié Arceus, ne me dis pas qu'il s'est fait prendre... Mais à ma surprise, aucune alarme ne se déclencha. Je pus entendre des hourra, des applaudissements, encouragements et je-ne-sais-quoi. Je ne fis qu'attendre patiemment l'extinction des lumières, et rien d'autre.
Les minutes passèrent et le stress grimpa avec. J'approchai lentement de la salle, cachée dans un couloir sombre en observant un garde baraqué surveiller l'entrée. Je fis absolument aucun son ni mouvement en reconnaissant ce qu'il était comme hybride : un Tarinorme, N°13. Il avait beaucoup été remplacé, ce numéro. Toutes ces conneries de périodes là... ça menait à rien, ça ne signifiait plus rien si ce n'est doser l'ordre de puissance des Gijinkas fidèles à l'Ordre. Il avait autour de lui trois choses rocheuses triangulaires qui semblaient surveiller avec lui les environs.
Qu'attends-tu enflure pour couper ces foutues lumières ?! Hurlais-je dans ma tête sans grand succès. Je ne pouvais pas me permettre le moindre mouvement là... Et alors, mes prières furent exaucées. Dans un grésillement, toutes les lumières s'éteignirent, me laissant plongée dans le noir. Sur le moment, un vif instant de silence engloba la pièce entière. Je vis le Tarinorme humain filer d'un seul coup dans un pas effréné, incompréhensif dans ce qu'il venait d'arriver. C'était mon occasion.
J'entrai dans la pièce laissée sans surveillance, observant les batteries de secours s'activer dans la salle afin de garder la base de données active. Un protocole assez rustique qui existait depuis longtemps maintenant... Sans plus attendre, je m'attelai derrière un ordinateur en prenant un disque dur. Par pure chance, tous étaient allumés et raccordés à la même base de données. Vint alors un problème à mes yeux : je ne savais pas quelles données prendre en priorité... Réfléchissant et ne paniquant pas, je fouillai rapidement à l'intérieur de certains dossiers et ne récupéra que ceux cryptés ou volumineux, avant de me résigner et de mettre le maximum de données possible sur les disques durs vierges présents à même les tables.
L'alarme retentit alors soudainement, dans un vacarme assourdissant sous les lumières rouges clignotant dans toute la base. M'empressant de prendre ce que je pouvais, je pus progressivement mettre tout ça dans mon sac, gardant une main sur mon guandao au cas-où je venais à me faire prendre, chauffant aussi mes cordes vocales pour préparer un Siffl'Herbe en cas de besoin plutôt que de tuer. Je n'étais pas prêt à tuer les miens... et l'affrontement contre Sparker me l'avait bien montré.
Le téléchargement se faisait trop lentement à mon goût mais je devais prendre mon mal en patience. Il y en avait pour au moins selon les informations affichées à l'écran environ 1 Tera de données... Ce ne fut qu'une fois le tout téléchargé que je m'empressais de récupérer chaque disque dur. Au total, trois disques durs étaient en ma possession, avant qu'une lame ne vint se retrouver sous ma gorge au moment où je décidai de partir, me paralysant de stupeur.
« - On s'rend que'que part, Numéro 11 ?
Je reculais instinctivement. Un homme immense aux muscles gonflés et aux yeux emplis de réjouissance me lançant un regard inquisiteur s'avança en même temps pour m'intimider. Je pus reconnaître sa peau ébène et ainsi deviner qui cela pouvait être selon le registre : N°49, une chimère de Bourrinos.
- J'ai été dépêché ici pour surveiller c't'endroit depuis l'attaque de l'Ordre Blanc ici. Nous avons bien fait d'augmenter la sécurité, t'vois l'genre ? Nous savions déjà qu'vous étiez entrés, 21 et toi il y a un p'tit quart-d'heure.
- Impossible. Nous étions hors des champs de vision des caméras, fis-je, reculant encore.
Il se mit à rire, me plaquant d'une prise express contre un ordinateur au niveau du cou.
- Nous avons bien plus que ça pour voir les traîtres s'introduire dans ces lieux, 11. Dommage pour toi p'tite feuille mais l'patron donne un sacré pactole pour quiconque arrête les p'tites lavettes de ton genre.
Alors que je me débattais pour m'extirper, je ne pouvais pas siffler pour l'endormir, mais je n'eus guère besoin de ça. Car ma grâce arriva sur le champ avec un violent tremblement dans toute la base, le déstabilisant tout comme moi. J'ignorais qui avait fait ça mais je lui en étais fortement reconnaissant. Il posa un genou au sol en se relevant, mais je ne lui laissais pas même charger vers moi en utilisant Siffl'Herbe, qui l'endormit sur le coup. Mais pas pour longtemps. Je savais très bien que ça n'allait pas durer et que je devais fuir au plus vite.
Dégageant rapidement, de la pièce, je fus prise à partie par un groupe d'hybrides qui étaient tous armés jusqu'aux dents. Ils avaient l'air sûrs d'eux avant d'observer à qui ils avaient à faire, ce qui leur arracha un rictus moqueur.
- Ohhh mais regardez qui nous avons là, commença la voix de la plus grande femme, une hybride de Boumata avec une sorte de dos épineux bien visible.
- On a donc l'autre en haut et sa comparse en bas. Oh ma chère Cute, tu t'es jetée volontairement dans la gueule du loup ? Cela ne te ressemble pas voyons, complimenta son collègue, un Gijinka d'Ossatueur d'Alola.
Le second qui tapait la causette me dévisagea, observant mon sac auquel je m'accrochais. Il comprit vite et se permit une seconde boutade qui me fatigua un peu plus. Ils subissaient ça, les autres hybrides non empoisonnés à longueur de journée ?
- Ce sac me semble bien lourd à vue d’œil. Je ne crois pas qu'on va te laisser filer ce soir, ma chère.
Je reculais un peu en analysant la situation. Il y avait face à moi trois hybrides, et derrière moi en me retournant, je pus en voir deux autres. J'étais encerclée et incertaine de pouvoir faire quoique ce soit sans l'aide de Nokath. Il y avait N°37, N°28 et N°43 un Gijinka de Nidoking, Ossatueur d'Alola et Boumata respectivement. Et dans mon dos se tenaient N°13 de tantôt ainsi que Marcelline, la seule hybride non contaminée qui partageait son ADN avec celui d'un Pyrax, N°48.
J'observais une trappe menant à des conduits au-dessus de moi et réfléchissais vite. Je pouvais prendre à revers la Boumata mais c'était risqué. Chargeant une Eco-Sphère dans la main, je visais ce dernier pendant qu'ils s'approchaient aussi de moi, comme amusés.
- Tu ne le tenteras même pas de t'attaquer à nous, on sait déjà ce dont tu es capable, entama l'hybride de Nidoking.
- Dans ce cas, je crois que tu n'es pas renseignée sur ma méthode d'action quand je dois filer.
Je sifflais. Le premier réflexe fut pour ceux derrière moi de se boucher les oreilles et d'attaquer avec deux attaques dans mon dos que je pus esquiver en roulant à terre. Leurs mains sur leurs oreilles respectives, derrière comme devant moi, me laissa le temps d'utiliser mon attaque droit vers la Boumata.
- Oh tu fais erreur, Cute.
- On va bien voir sac à cendres.
Elle braqua son dos vers moi pour activer Carapiège au moment où mon attaque fit mouche. D'un vif bond, j'utilisai Désherbaffe pour sauter la trappe et me faufiler dans les conduits, avant qu'une violente rafale enflammée ne submerge comme prévu le couloir, engouffrant dans le feu les deux hybrides dans mon dos dans une cacophonie blâmant essentiellement la connerie de l'hybride au dos épineux. La commotion fut suffisante pour que je puisse filer, mais les attaques plurent contre moi, me causant quelques éraflures pour chaque attaque éventrant l'acier.
Je pus ressortir couverte de cambouis au 2nd sous-sol, ayant semé mes poursuivants. Mais pas pour longtemps. Je m'empressais de courir cette fois, avant de croiser Nokath avec des yeux cramoisis me stoppant net et me soulageant. J'allais enfin avoir quelqu'un sur qui me reposer...
- Bordel, t'étais passé où ? Vociférais-je. J'ai failli finir en poulet rôti, sans déconner !
- J'ai été retardé, j'en ai eu six sur le cul...
Il me montra un dos et des ailes ensanglantées pour témoigner des difficultés que lui aussi avait eu. Je pus entendre cela dit deux voix... enfin, une voix superposée d'un écho caverneux quand il parla. Et il me confirma dans la seconde ce dont j'avais peur.
- Relax, c'est 21 qui parle. Nokath étant en difficulté, j'ai pris le relais. Ne t'en fais pas, dès que j'ai fini ce combat, je te le rends.
Je frémissais d'avance bien que je comprenais son geste. 21 était plus apte à se battre que Nokath, mais l'idée ne me rassurait pas... Qu'est-ce qui me faisait dire qu'il allait pas nous trahir ? Il était dans son élément... Non, il ne le ferait pas. Enfin, je ne savais pas trop quoi penser...
- Qu'en est-il de ton côté ? Demandais-je.
- J'en ai tué deux. L'Ohmassacre et le Grolem sont morts jetés en contrebas par les attaques que j'ai utilisé après avoir soufflé une partie du mur qui mène au panoptique de surveillance.
Je frissonnais. Il n'éprouvait donc rien à tuer ses propres semblables ? Même si c'était un parasite, d'autres comme lui vivaient dans d'autres corps. J'en revenais pas... Et je n'étais pas rassurée de savoir que mon tour allait arriver aussi. Je ne pourrais pas le faire, Arceus le savait. Dans quel piètre jeu je m'étais retrouvé piégée, au fond ?
La cavalerie arriva alors face à 21 comme face à moi. Je comptais rapidement ce qu'on allait affronter. La Boumata hybride de tantôt, l'Ossatueur et le Nidoking qui étaient à côté de lui aussi étaient remontés. Suivis par eux, derrière, étaient la Pyrax et le Tarinorme Gijinka, les deux souffrant encore de l'attaque Carapiège de leur collègue.
Face à 21, se tenaient des hybrides un peu plus costauds. Même s'il avait tué deux dalleux comme un Ohmassacre et un Grolem d'Alola, il n'en restait pas moins de coriaces traîtres à ma race. Je pus observer furtivement une Malamandre aux allures de #!$@*!!, les jumeaux 62 et 62 Bis, respectivement des hybrides d'Elekable et Maganon le tout dirigé par un Magnézone, N°71, à la visière ultra-moderne et au regard inerte, analysant la situation. Ce dernier commença à brailler comme jamais, justement.
« - Vos chances de victoire sont infimes, traîtres. Je ne vous apprends rien.
- Mon but n'est pas de gagner. Juste de te faire perdre du temps, lâcha mon allié. Je n'ai que faire de pleutres comme toi et les autres.
Il secoua sa tête pendant que je gardais mon regard sur les cinq dalleux du fond. Ils étaient absolument furieux au vu de leurs regards...
- Zêta sera heureux de savoir que ses fuyards ne feront pas long feu. Votre petite escapade s'arrête ici, renégats.
- Viens donc observer mon modus operandi, ça te donnera une idée de pourquoi tu as retrouvé deux de tes potes éventrés.
21 n'attendit aucunement pour faire partir deux rayons énergétiques droits vers les deux ennemis du fond, le Tarinorme ainsi que la Pyrax avec deux attaques Dracochoc qui furent extrêmement rapides et précises qui ne manquèrent pas leur tête. Les deux tombèrent au sol, et 71 comprit vite qu'il avait fait usage de Plénitude suffisamment de fois pour les avoir d'un seul coup. 21 enchaîna avec Aurasphère vers 71, qui bloqua avec un bouclier d'énergie qui grésilla sur l'impact en analysant la situation.
- Ne les laissez pas fuir cette fois. Gardez 21 en vie ! »
N°71, l'hybride de Magnézone, ne parut pas incompétent par rapport aux autres, déployant un immense champ électrifié ainsi que des barrières pour nous empêcher de fuir. Ça m'emmerdait ! Je ne pouvais pas utiliser de Siffl'Herbe à cause de ça... Ne perdant pas le nord, je fis un saut périlleux arrière sur 21 pour éviter deux attaques en traître de l'Ossatueur – un Os'Ombre – ainsi que celle du Nidoking – Direct Toxik avant que 21 ne me propulse en arrière avec Psyko entre les deux me permettant alors d'utiliser Lame-Feuille en traître.
Je ne voulais pas faire ça ! Je ne voulais pas en arriver là mais je n'avais aucunement le choix... Fermant les yeux, je laissais libre court à ma violence, lacérant de près de N°37, le Nidoking mais loupant l'Ossatueur. Il geignit de douleur sur le coup, me laissant avoir un coup supplémentaire sur lui mais le Boumata ainsi que le Maganon hybride en décidèrent autrement avec une double attaque Déflagration dirigée vers moi.
Je roulai alors en dessous des deux attaques, sentant le brasier intense effleurer ma peau et me laissant une vive sensation de brûlure passer au-dessus de moi. La fusion des deux attaques explosa alors brutalement contre le mur, laissant un déluge de crépitements et de braises voltiger autour de nous entre les attaques qui fusèrent de tous les côtés non-stop.
L'Ossatueur fonça en traître vers moi – visiblement ils savaient bien que j'avais été une gêne pour eux durant trop longtemps, et sortit un os spectral dont je bloquai le coup avec mon guandao que je décidai de sortir. Nos armes s'entrechoquèrent alors, crépitant l'une contre l'autre. 62 Bis voulut approcher mais fut stoppée par 21 qui se concentra sur elle en plus du reste. On sentait bien les quinze dernières années à s'entraîner ici...
« - Abandonne, vermine. Tu n'es pas de taille.
Il appliqua son ordre à l'action, me faisant reculer sous sa force qui parut bien au-delà de la mienne. Mon regard enragé le subjugua presque et il fut presque touché de me voir ainsi à cause d'Attraction que je venais d'utiliser pour me défaire de lui. 21 en profita, observant aussi le combat grâce à Nokath qui parlait de vive voix pour intervenir et lui dire où se concentrer. Dangereux, mais cela fonctionnait. Utilisant Psyko, il attira à lui un pan de mur entier sous la rage avant de le tournoyer contre tous les hybrides afin de les repousser d'un seul coup, le pan éclatant violemment contre l'Ossatueur qui finit contre la paroi, écrasé contre la structure d'acier.
Le sang de l'hybride tâcha mon visage et me révulsa instantanément. J'en frémis même, dégoûtée et tremblante, mais je n'avais pas le temps. Je fus prise en sandwich par la Boumata qui enchaîna coup sur coup physique de type feu ainsi que par 37, qui fut enragé par la mort de sa collègue.
- Tu pouvais pas rester parmi nous et accepter l'offre du boss... Fallait que tu les brises, comme tu l'as toujours fait !
Sa voix sifflante m'irrita encore plus qu'un humain, bordel ! Je ne perdis pas pied malgré les blessures de mon corps et bloqua chaque attaque Feu avec tout ce que j'avais en stock, n'utilisant mon arme blanche pour stopper les assauts du Nidoking Gijinka en l'induisant de Lame-Feuille. L'hybride de Boumata sembla préparer un sale coup : elle était évasive, irritée et voulut préparer quelque chose de violent contre moi, je pus le sentir. Feintant une nouvelle fois une attaque, elle se retourna dos vers moi.
Je bloquai alors l'assaut du Nidoking, avant de le repousser avec une double Lame-Feuille avant de fouetter avec une rare force l'hybride de Dragon d'une seule attaque Éco-Sphère tirée depuis mes mains en posant un genou au sol. La fenêtre fut extrêmement fine, mais je fusai alors vers le Nidoking avant de lui faire une prise dangereuse pour le bloquer. Il se débattit avec force comme s'il voulut éviter l'attaque Carapiège qui allait arriver droit sur lui.
C'est alors que plutôt que de se défaire, il fonça à ma surprise contre le mur, m'écrasant lourdement contre ce dernier au moment où l'attaque Carapiège explosa vers nous. Elle nous toucha alors de plein fouet, me faisant traverser un pan de la paroi dans une douleur qui était indescriptible, me faisant lâcher un râle de douleur sous la violence. L'hybride m'ayant écrasé comme pour me prendre avec lui me bloqua complètement, avant de voir son sang s'écouler à son tour. Utilisant le peu de forces me restant, je le repoussai sur le côté pour me relever avant de voir son corps carboniser rouler sur le côté.
Je fus effrayée par ces choses que je voyais enfin. C'était donc ça que j'évitais depuis des années, ces violences, ces infamies contre mes propres semblables. Je n'étais au final pas meilleure que ces humains que je considérais comme inférieure... Hahaha... Quelle ironie...
Je pus voir l'hybride de Boumata, N°43, se jeter sur mon corps ensanglanté et brûlé par endroits. Elle se gaussa même de ma situation, me saisissant par la gorge et de prendre mon sac sur son dos ce qui me fit râler un peu plus sous la douleur.
- Mnhff... Rends-moi... ce foutu sac...
Elle me jeta alors dans l'arène contre 21 qui me vit dans ce sale état, lui aussi dans une piteuse apparence. Il put voir le sac dans les mains de l'ennemi et n'hésita pas une seule seconde à ramener ce dernier face à lui avec Psyko. 43 fut attirée à lui mais ne perdit pas le nord et tenta de contrer avec Dracochoc, ce que 21 lui refusa immédiatement.
- Crève, sale #!$@*!!.
Il n'utilisa pas Psyko que sur l'hybride, mais aussi sur mon arme qu'il utilisa pour la découper en morceaux avant de percer son visage en commençant par ses yeux sous mon regard affaibli. Sous la colère qui l'animait, il arracha la tête de sa victime avant de la jeter droit vers le groupe des quatre hybrides restants : 71 et 46, l'hybride de Malamandre ainsi que des deux jumeaux N°62 et 62 Bis.
Malgré les 9 qu'il avait au final tué de lui-même, il ne restait que nous deux contre 4 hybrides.
- Tu es bien affaibli 21. Dommage que tout cela s'arrête ici.
Les ailes de Nokath ruisselaient d'un sang noir comme la nuit. Il avait l'air complètement essoufflé mais ne semblait pas même écouter ce que 71 lui disait. Je me relevai péniblement alors, faisant appel à ma capacité Synthèse pour me remettre d'aplomb mais je savais au fond de moi que ça n'allait rien changer du tout.
La Malamandre humaine se moqua de nous, pendant qu'une flamme sortit de sa bouche prête à nous foncer dessus. Les deux jumeaux firent de même sous le regard inquisiteur de 71 et Nokath recula avec moi en me rendant mon sac. Il semblait perdu dans ses pensées, et se refusa à toute attaque. Bon sang, bouge ! Je ne pus attendre plus et je formai alors une double attaque Éco-Sphère, prête à en finir même si la mort m'attendait après.
- Cours.
Sur ce mot qui me prit de vitesse, Nokath posa son regard sur moi avant de laisser un son de cloche sonner autour de lui, ce qui provoqua des yeux ronds chez leurs adversaires et ne perdit pas une seule seconde pour orienter toutes leurs attaques vers lui.
- STOPPEZ 21, MAINTENANT ! »
71 n'eut pas le temps de l'attaquer personnellement, que la base entière trembla sous l'impact de l'attaque, ciblant une partie de la structure de l'endroit. Je pus sentir le tremblement intense de son attaque Draco-Météore toucher la base sans pour autant la détruire dans son intégralité avant qu'un trou béant ne se forme dans mon dos. Affaibli, il m'observa une dernière fois avant de laisser ses yeux luire d'une douce lumière bleu azur, me projetant dans le vide avec Psyko.
Je ne pus voir ce qui se passa après. Un vacarme d'attaques toucha quelque chose dans un bruit assourdissant qui me fit frissonner. Me rattrapant à la falaise avec une Lame-Feuille plantée dans cette dernière, j'atterris alors en contrebas, cachée dans la forêt de la Jungle Sombrefeuille. Revenue à la case départ...
J'entendis alors ma petite Phyllali accourir vers moi. Elle était toute terrifiée de me voir dans un tel état... Saisissant péniblement mon arme, elle resta près de moi l'air inquiète.
« - J'ai vu... Wynn et Sparker arriver peu après la chute des météores, me dit-elle. Où est Nokath ?
- Captif... Fis-je, entre deux toussotements.
Je ne m'en rendis pas compte, mais j'étais devenue tremblante. Il n'était plus là pour m'épauler maintenant, j'étais à nouveau seule et perdue. J'ignorais bien ce qu'il me cachait, ce qu'il insinuait depuis le début mais avoir risqué moult fois sa vie juste pour moi et des secrets de l'Ordre voulait certainement dire quelque chose. Pourquoi un type que je méprisais en était arrivé si loin juste pour moi ?! Pourquoi s'était-il sacrifié pour moi, je le méritais vraiment à ses yeux ?
Il était un terroriste, je le comprenais bien mais pourquoi moi et pas sa foutue sœur ? Je ne pus réfléchir d'avantage : il fallait que je me casse de là et vite. Je ne pouvais pas prendre le risque d'être capturée, me dépêchant vers une ville peuplée afin de me cacher le temps de trouver un moyen de revoir Ketsuban. C'était mon seul espoir d'honorer ce qu'il avait fait pour moi... Peut-être même qu'elle pourrait m'aider à le faire sortir de là ?
… Non. Elle ne le ferait pas. Elle avait entièrement raison de mépriser ces jumeaux autant que moi. Je ne devais pas me faire d'illusions...
- Partons d'ici ma chérie, avant qu'ils ne nous trouvent... »
-------
Il était déjà prêt depuis quelques semaines mais la correction avait pris du retard - qu'à cela ne tienne ! Cela veut surtout dire 3 chapitres prêts à être postés d'ici le 7 avril :)
Après donc quelques semaines, nous reprenons sur Cute qui semble à la fois perdue mais déterminée à accomplir sa mission avec Nokath... Qu'à cela ne tienne, la bataille ne fait que commencer.
Encore merci à vous de lire ce que j'écris, le chapitre 29 sortira dans une semaine et partira vers quelque chose de plus dangereux...
Bonne soirée à vous et merci encore de me lire !
24/03/23 à 20h51
Incroyable encore une fois, j'vais bien manger pendant ces 2 prochaines semaines!
31/03/23 à 21h13
Chapitre 29 – Tidal Tempest
Point de vue de Zêta.
« - Sœur Gisèle... Sœur Genièvre, Frère Rodrigo, Sœur Maria, Frère Marcel...
41 face à moi récitait dans un ordre très spécifique le nom des frères et sœurs que nous allions croiser dans la Cité des Sept Mers, plus communément appelée Tidal Tempest. Nous approchions à grands pas de notre zone de mission, que nous ne pouvions pas apercevoir. À vrai dire, il était très compliqué d'observer un lieu sous-marin au beau milieu de nulle part. Pour passer le temps afin de trouver le morceau d'île le plus proche pour me poser, nous avions discuté de plusieurs choses triviales durant le transport.
Elle s'était endurcie depuis deux jours. Nous faisions quelques haltes sur des îles afin de s'exercer pour ce qui nous attendait. La mission n'allait pas être une mince affaire mais il était notre devoir de réussir. L'échec n'était simplement pas permis. Si jamais nous échouions, il allait falloir attendre dix ans pour mettre la main sur notre objectif : ce temple était dissimulé grâce à un sceau ancestral durant une toute autre période. Nous n'avions déjà plus que 48h devant nous. Je n'avais pas été choisi pour rien après tout et je comptais bien tester ma nouvelle... apprentie que j'avais pris sous mon aile. Elle qui cherchait encore un nom de code plutôt qu'un vulgaire numéro...
La jeune Mimiqui humaine semblait maintenant puiser dans sa haine afin d'écraser l'opposition. Elle qui paraissait évasive dans ses actions au début était devenue plus précise dans chacun de ses coups. À mes yeux, elle était prête à passer à un grade supérieur. Mais je devais voir avant tout si elle en avait les capacités. Mes supérieurs pourraient aussi avoir leur mot à dire et je n'étais pas sûr de leur opinion à ce sujet.
- Et pour finir, celle qui navigue sur les Sept Mers, capable de créer des liens avec quiconque : Dame Galatée. Notre cible.
- En effet. J'espère que tu connais toujours ce que tu dois prononcer face aux sœurs quand nous nous arriverons face à elles pour se fondre dans la masse.
Il fallait en effet s'immiscer parmi eux. Peu d'âmes humaines et Gijinkas pouvaient prétendre à entrer à l'intérieur de ce lieu antique vieux de plusieurs millénaires. Certains hybrides aquatiques, comme par exemple les Milobellus humaines, rares et convoitées par un grand nombre d'âmes avaient le privilège de rentrer dans ces lieux car leur pureté et respect pour ces lieux étaient sans faille. Le commun des mortels n'était pas le bienvenu ici. D'encore plus rares exceptions étaient certains héros intemporels de notre Histoire qui avaient pu venir dans ces lieux. En effet, Tidal Tempest était immergée sous l'eau, à l'exception de l'intérieur du temple pour ces raisons citées plus tôt.
La seule solution était donc de faire appel à mes illusions afin de se faufiler à l'intérieur, éliminer la peste servant la divinité et se faire passer pour elle afin d'accéder à mon objectif : l'artéfact de Manaphy, défendue par Dame Galatée, qui possédait ce dernier. J'ignorais pour être honnête ce que cette babiole pouvait faire – mais je n'avais pas à questionner les objectifs de ma supérieure malgré quelques désaccords avec elle. Notre chère Générale avait bien des plans en tête afin de mener l'Ordre vers la victoire.
- Oui, Maître Zêta. Je suis prête. »
Elle me regarda d'un air empli de détermination. Je fus entièrement satisfait d'elle et un sourire s'étira sur mon visage, la satisfaction se lisant dans mon regard adressé envers elle. Hochant simplement la tête, elle accepta ainsi ce qu'elle était devenue : une âme damnée transformée en assassine inarrêtable pour de vulgaires mortels.
L'étendue d'eau fut d'un coup perturbée par une simple petite île au sol assez plate sans beaucoup de végétation. Suffisamment plate pour qu'on y puisse s'y poser afin de continuer notre mission, Tidal Tempest n'étant plus très loin de nous. Le matériel de plongée était prêt tout comme nos armes. La mienne allait être très importante pour le combat que je me réservais. Je pourrais très bien affronter Dame Galatée à deux contre un, mais j'avais du respect pour ces vermines que je honnissais avec passion. Un duel était la seule voie possible pour cet artéfact, je n'allais pas accepter la moindre frivolité venant d'elle.
Posant l'hélicoptère et descendant de ce dernier avec elle, nous observions lentement l'horizon et le soleil annonçant son sommeil. Un si beau crépuscule, je devais l'admettre, qui sera bientôt le dernier que ce lieu infect verra vingt mille lieues sous les mers, quand je l'aurais coulé. 41 me suivit alors, enfilant une combinaison de plongée aux allures futuristes, développées par notre centre de recherche basé au fin fond de nulle part. Elle dût se défaire de son masque pour le moment.
Une fois que l'astre solaire s'évapora dans l'horizon, nous décidâmes alors de plonger vers les eaux profondes. L'eau était assez tempérée ce qui facilitait notre nage. 41 avait un peu plus de mal vu qu'elle transportait dans une boite imperméable son arme de prédilection. Elle avait insisté pour la prendre malgré mon refus mais peut-être que cela pouvait freiner sa créativité. Auquel cas, peu m'importait.
Plus nous descendions, plus le nombre de Pokémon de type Eau ainsi que d'hybrides se faisait rare. Les récifs de corail peuplés de Corayon présents autour de nous disparurent progressivement tout autant. Peu de monde vivait dans ces bas-fonds et nous en avions pour encore un long moment. Usant de mes illusions, je décidai alors de prendre l'apparence d'un hybride d'Hyporoi, tandis que ma comparse adopta selon notre plan l'hybride d'une Rosabyss. Nous sombrâmes alors au plus profond de l'abysse entourés d'Hypotrempe et d'Hypocéan nageant avec nous, continuant notre trajet vers le point de rendez-vous.
Il n'en fallut pas moins de dix minutes de plongée pour arriver au lieu désiré, deux cents mètres sous la surface. Nombreux hybrides dans des vêtements spéciaux mais aussi anciennes tuniques nageaient au milieu des eaux profondes dans une grâce inégalée pour la plupart, comme s'ils dansaient dans la noirceur des profondeurs, illuminée par les lumières naturelles du temple. Temple qui, pour être honnête, nous laissa sans voix face à une si belle et majestueuse vue sur laquelle nos yeux furent autorisés à dévorer sans retenue.
Un immense octaèdre flottait au milieu de nulle part surélevé par une force que l'on ne pouvait simplement décrire par divine, fait de roches et sculpté par l'érosion de l'eau. Il nous toisait de sa prestance, gardé par très peu de personnes mais vénéré par de multiples âmes innocentes. Plusieurs motifs ancestraux étaient gravés dans la roche même, chacun ayant une signification importante et essentielle pour comprendre l'origine de ces lieux. Nous nous dirigeâmes alors sans plus attendre vers le point de rendez-vous. Une sorte de ville sous-marine était présente en contrebas, illuminée par de nombreuses lanternes marines où plusieurs Pokémon et hybrides aux branchies vivaient. Cette même ville était entourée d'un vaste jardin de corail aquatique aux multiples couleurs roses et bleutées peuplés de nombreux Pokémon comme des Corayon, Remoraid, Coquiperl et bien d'autres.
Il n'en fallut guère beaucoup de temps pour que nous fûmes escortés par de nombreux Pokémon Eau : une Milobellus m'entoura lentement alors, ne voyant pas l'illusion contre laquelle elle se heurta. Elle nous ouvrit la marche avec plusieurs autres Pokémon : des Hastacuda, Dofin, Luminéon, Lanturn mais aussi une majestueuse Oratoria, qui sembla entonner une sérénade d'une voix absolument indescriptible. Une douce et merveilleuse sonate nous guida alors vers l'entrée du temple.
Le groupe de Pokémon se dispersa alors une fois nos pieds posés devant l'entrée des lieux sacrés. Deux sœurs, comme prévu, arrivèrent à notre rencontre. Il était temps de reproduire nos heures d'entraînement passées. Une courbette fut de mise, pour nous en premier, passant notre bras sur notre torse avant de poser un genou à terre. La tenue du code était primordiale ici – personne n'entrait sans connaître un tantinet le fonctionnement de ces lieux. En retour, elles s'inclinèrent envers nous, se présentant brièvement chacun leur tour.
« - Sœur Gisèle, pour vous servir.
- Sœur Genièvre, pour vous servir.
Elle tendirent ensuite leurs mains vers nous, que nous prîmes sans discuter.
- Enchantée, sœurs des mers, commença ma comparse. Nous venons pour nous recueillir comme chaque décennie en ces lieux saints.
- Nous vous reconnaissons en effet, Dame Miliana. Vous nous avez grandement manqué. Et vous, Sire Maximilien, vous n'avez décidément pas pris une ride. Suivez-nous donc, nous allons vous emmener.
Mon déguisement illusoire n'était pas choisi au hasard. Nous usurpions en ce moment-même deux descendants de combattants d'un pays aujourd'hui oublié et effacé de l'Histoire. J'ai été formé longuement à connaître le maximum de choses sur ces deux héros ainsi que leurs descendants. J'ai pu enseigner le maximum de choses à ma comparse durant le voyage afin qu'elle sache comment se comporter, et elle ne m'avait pas déçu. Et pour être sûr que jamais ils ne viennent poser un souci à la sécurité de la mission, je m'étais assuré qu'ils ne nous poseraient jamais le moindre problème en amont.
- Entendu, Sœur Genièvre. »
Nous suivîmes alors les deux sœurs dans un long couloir menant à l'intérieur. Progressivement, l'eau se vida de cet endroit pour ne laisser que de l'air, ce qui me permit d'enlever mon dispositif sur le visage sans éveiller des soupçons en maintenant mes illusions. Elle fit de même, posant même son masque par-dessus son visage. Nous pûmes observer les peintures rupestres de l'endroit, dans un long tunnel contant comme une histoire à travers le temps. Une histoire aujourd'hui oubliée... effacée tout autant.
Ce qui était arrivé après la dernière guerre ayant fracturé notre monde était impardonnable à mes yeux. Tant d'histoires réécrites, effacées... Je comprenais la frustration de ceux sous mes ordres directs, tels Tetra ou Amalric à ce sujet. Une poignée d'humains avaient gagné une partie de la guerre, à mes yeux la plus importante : celle d'avoir le droit de communiquer. Et les hybrides en avaient subi les conséquences, bien que les humains aussi en avaient pâti. Une mémoire réécrite par-ci, une histoire re-contée par-là... Si bien qu'aujourd'hui, peu connaissaient la vraie et complète histoire de notre monde. Moi-même je n'étais pas au courant de certains détails cruciaux de notre Histoire, c'était pour dire à quel point notre monde fonçait dans un mur. Cela s'arrangera un jour, pour sûr.
Pour Tidal Tempest, je me souvenais bien. Le symbole d'une civilisation oubliée qui avait trouvé refuge sous les eaux des Sept Mers, autrefois nommé sobrement Sanctuaire des Abysses. Un lieu de recueillement pour une divinité des mers, autre que Kyogre. C'était la première fresque : un temple surmonté d'une Déesse veillant sur ses sujets. Vint ensuite la seconde fresque, symbolisant un cataclysme ayant balayé lentement la région d'antan. Le peuple figuré dessus semblait emporté par les flammes, provenant d'un autre Dieu. La divinité antérieure, elle, parut affronter le Dieu en question.
Nous avançâmes encore. Cette fois vint la 3ème fresque : seul le Sanctuaire des Abysses subsista de la catastrophe. Seule elle restait encore debout, autour de nombreuses âmes fauchées. La déesse, meurtrie et se sentant coupable de ne pas avoir pu stopper ce massacre, décida alors de submerger le temple dans des eaux profondes avec l'aide de Kyogre, et de son hybride. Le Sanctuaire des Abysses devint alors Tidal Tempest, barrant toute nouvelle tentative de ce dieu belliqueux à l'avenir. Un lieu sous-marin dans lequel des Pokémon Eau décidèrent de vivre, à l'intérieur comme autour pendant de longs siècles plusieurs hybrides. Pour honorer les futurs combattants ainsi que les anciens, elle décida de faire en sorte que le temple puisse accueillir n'importe quelle personne, qu'importe si elle respire sous l'eau ou non.
Nous passâmes alors devant la dernière fresque : le temple symbolisé par un losange illuminé au-dessus d'une cité marine avec les mêmes âmes priant pour ces lieux saints avec la divinité ayant préservé son sanctuaire : celle qui vivait encore parmi nous dans ce temple en tant que gardienne et déesse, Dame Galatée. Cela me rendrait presque triste, si je n'étais pas au courant de la complète histoire qui n'était pas vraiment dévoilée ici.
Je savais très bien ce qu'il allait se passer une fois cet artéfact dérobé au nez et à la barbe de cette sale traîtresse. Elle ne se laissera certainement pas faire, mais Kyogre n'ira pas l'aider aujourd'hui. Oh non non non, cette fois, c'est ma supérieure qui s'est arrangée pour me faire gagner du temps.
Une fois passé cet interminable couloir, nous pûmes enfin voir l'immense édifice à l'intérieur. Un massif lustre antique nous toisait de toute sa taille, suspendu au plafond décoré d'une peinture et entouré de vitraux d'un autre âge. Les murs avaient une architecture moyenâgeuse tout comme leurs piliers. On aurait pu la confondre avec une basilique si nous ne pouvions pas observer l'océan au travers des vitres. Au-delà du lustre vivaient certaines sœurs et d'autres Pokémon aquatiques. La lumière naturelle était régulièrement perturbée par les Démanta nageant autour du temple octaédrique, illuminant le jardin naturel entourant les marches. Nous marchâmes sur un long escalier avant qu'elles ne nous fassent venir dans un lieu différent : un cimetière marin où étaient enterrés nos « défunts héros ».
Nous jouions le jeu mais j'avais un désir d'en finir au plus vite. Nous respectâmes lentement la procédure, qui dura de longues minutes. Je devais attendre le bon moment pour entrer là où je le désirais : la salle de l'Artéfact. Discrètement, alors que nous étions sur le point d'être raccompagnés dans une salle de repos, je décidai de faire appel à mes illusions afin de modifier leur perception pour qu'elles nous emmènent vers un lieu à l'abri des regards. Elles ne se rendirent pas compte de la supercherie, avant qu'elles ne se retournent mutuellement en comprenant l'entourloupe.
« - Vous n'êtes pas...
D'un geste éclair, mes illusions toujours actives, je m'élançai derrière Sœur Gisèle pour la ceinturer, couvrant sa bouche pour qu'elle n'émette aucun cri. D'un geste précis, j'égorgeai la personne avant que ma comparse n'attrape l'autre sœur en mettant sa griffe sur ses lèvres afin qu'elle ne fasse pas le moindre son. Une seule Griffe Ombre suffit alors pour la faire passer de vie à trépas, le tout dans un silence absolu. Une fois la besogne achevée, elle se hâta de cacher les corps dans un coin encore plus discret avec mon aide.
- Bon travail. Hâtons nous vers la salle maintenant. »
Nous nous dépêchâmes vers la salle en question avec le plan que ma Générale m'avait offert. Une sorte de plan en 3D du lieu obtenu par les recherches combinées du département de la recherche et du département historique de l'Ordre. Nous savions où aller et n'avions plus de temps à perdre. Nous pressions le pas en nous enfonçant dans les profondeurs de l'endroit, utilisant mes illusions de plus en plus afin de passer inaperçu. J'ignore combien de temps ils allaient mettre avant de se rendre compte qu'il manquait à l'appel deux sœurs, il fallait donc se presser.
Nous arrivâmes alors face à une immense porte aux motifs runiques et anciens, visiblement sans surveillance. Comme prévu selon nos historiens, le lieu était supposé inviolable. Cela allait changer dès aujourd'hui. Poussant la porte délicatement, tout en laissant l'illusion qu'elle ne s'ouvrit pas, nous entrâmes tous les deux à l'intérieur pour observer une salle vierge de vie, sans aucune once de bruit plongée dans un silence des plus divins. L'artéfact était posé au milieu d'une stèle face à nous, dans une sphère d'eau maintenue par une force que je ne pouvais décrire. Mais il manquait une personne... Je ne pouvais pas voir notre cible.
Nous avançâmes alors d'un pas lent et prudent. Évidemment, l'affrontement était inévitable. Je me doutais même qu'elle n'était déjà pas loin. Le seul bruit résonnant dans la pièce fut nos bottes, claquant en synchro sur les escaliers blancs comme neige ornés de motifs anciens faits avec de la dorure. 41 posa son regard mystifié sur l'objet qui lui semblait si spécial. Qu'est-ce qu'il était puissant, en effet...
Je ne pus m'empêcher de l'observer durant de longues secondes. Un concentré unique de puissance et d'énergie en un seul objet que n'importe qui pourrait considérer comme une vulgaire relique d'un passé enfoui. Mais il y avait bien plus à ça.
Alors que mes mains s'approchaient de l'objet tant convoité, je pus sentir comme une onde planer autour de moi. Mes instincts de chasseurs entrèrent immédiatement en alerte : je me savais épié, au travers même de mes illusions. Quelque chose n'allait pas, je pouvais le sentir. 41 me fixa du regard, prête à sortir son arme de sa boîte – ce que je lui refusais immédiatement. Fermant mes yeux et faisant le vide dans ma tête, j'essayais de savoir ce qui se passait bien qu'il ne me fallut pas beaucoup de temps pour comprendre.
J'ouvris mes yeux et je pus constater que 41 avait désobéi à mes ordres. Mais elle avait bien fait. Face à moi se tenaient plusieurs hybrides prêts à en découdre, tous visiblement armés. Je comptais dans ma tête le nombre d'ennemis à abattre : très exactement onze. Mais je n'allais pas me les farcir ceux-là, hohoho, non. Je savais que c'était l'occasion rêvée pour que 41 parvienne à s'occuper de ça de ses propres moyens en puisant dans sa haine. Je me réservais plutôt ce qui lévitait au-dessus des onze prochaines victimes de sa furie.
En haut d'eux se tenait, lévitant dans toute sa splendeur, Dame Galatée, Gijinka de Manaphy, et Maîtresse du Sanctuaire des Abysses. 41 parut presque intimidée par sa présence, celle qui ressemblait à une prêtresse d'un autre temps semblait comme insultée par notre présence, son regard azuré empli d'une vive volonté de nous faire partir d'ici. Il n'y avait plus d'intérêt à utiliser nos illusions dorénavant, je jetai donc le voile face à eux, ce qui sembla en enrager beaucoup dans leurs rangs.
« - Hérésie, inconcevable que vous soyez là, Zêta, entama l'un d'entre eux.
- Enfer et damnation, continua un autre. Vous servez votre Maître comme un vulgaire larbin obéissant. Cela sera votre perte.
Plusieurs autres tirades se firent entendre, se noyant mutuellement sous un brouhaha commun. Paraissant las de la situation, Galatée cessa de léviter pour poser ses pieds au sol avant de taper délicatement son sceptre contre ce dernier. Elle ne se contenta que d'une simple réplique, prononcée d'une voix cristalline calme mais autoritaire.
« - Je suis Dame Galatée, régisseuse de Tidal Tempest. Servant des Ombres, votre présence n'est pas la bienvenue ici.
Je haussais les épaules.
- Je n'accepte guère la critique venant d'une usurpatrice, traîtresse et despote que vous êtes, Galatée.
Je pus voir le Gamblast humain braquer son canon vers moi, chargeant une attaque. 41 posa la main sur sa tronçonneuse qu'elle activa immédiatement. La tension grimpait de plus en plus mais Galatée refusa pour le moment toute action, désirant visiblement discuter avant de rencontrer la mort.
- Inutile de vous demander pourquoi vous êtes venus cette fois, je suppose ?
- En effet, répondis-je. Dois-je révéler ce que vous avez commis à vos sœurs et servants loyaux avant que je ne prenne votre artéfact, ainsi que votre âme ?
Appliquant la parole au geste, je sortis mon sabre de son fourreau. Ce sabre ne tarissait pas les rumeurs autour de moi à son sujet et pour cause : toutes étaient vraies. Il piégeait chaque âme fauchée en plein cœur à l'intérieur. Mais il y avait bien plus à ça... La forte lueur rouge la fit reculer légèrement.
- Vous reconnaissez cette arme, n'est-ce pas Galatée ? Vous savez très bien ce qu'il arrive donc à ceux qui se font pourfendre par elle ?
Un simple hochement de tête fut sa réponse en s'approchant de moi.
- En effet. Mais vous savez aussi ce qu'il en est de ces lieux et de son second protecteur, Zêta. Vous n'avez aucune chance. Vous commettez une grave erreur en vous dévoilant ici. Une agression sur ce territoire souverain ne restera pas impunie et en vertu des anciennes lois régissant ces lieux, vous connaissez très bien la sentence.
- Hahaha, riais-je à son nez, je crains hélas que votre protecteur ne soit pas là aujourd'hui pour assurer vos arrières.
Son expression calme changea en une mine douteuse, l'air interrogateur. Ses gardes semblèrent tout autant perplexes.
- Qu'as-tu fait, Zêta ? Demanda-t-elle, sa voix se faisant plus ferme.
- Je n'ai fait que venir ici par mes propres moyens. Mais vous le savez très bien que je ne suis point seul dans cet Ordre, très chère.
Son sang ne fit qu'un tour : elle comprit exactement où je désirais en venir et sa mine se fit alors outragée. Galatée parut troublée malgré tout, comme si elle était incertaine de ce qui était en train de se passer bien plus loin d'ici.
- Vous n'êtes qu'une répugnante créature, Zayin, lâcha-t-elle. Votre frère doit sûrement avoir honte de vous.
41 m'observa d'un air interrogateur, sourcillant à la mention de ce nom. Elle venait de révéler mon véritable nom, en effet. Zayin était mon prénom de naissance, mais Zêta restait mon nom de code principal. Je répondis alors à mon interlocutrice, semblant prête à lancer son assaut.
- Il rejoindra ce sabre un jour, mais son heure n'est pas encore venue. Néanmoins, je me dois de vous annoncer que la vôtre a sonné. Vous avez toujours un peu de temps pour dire au revoir à ce que vous avez façonné durant des millénaires, Galatée.
Elle s'approcha encore plus de moi et je fis de même, 41 restant en arrière et remettant son masque d'hybride en faisant vrombir son arme face aux onze belligérants.
- Moi vivante, jamais je ne te laisserai torpiller ce lieu.
- En effet. Ta vie s'arrête ici.
Jetant un dernier regard à ma coéquipière, je lui fis signe de reculer et de ne pas agir pour le moment, observant par la même occasion l'Âme de la Mer. Cet relique sera mienne d'ici peu de temps. Elle n'avait aucune chance.
- Gardes, en arrière. Ce combat est mien.
- 41, à la moindre intervention, tu les rejoins à l'intérieur. »
Elle ne répondit rien, mais comprit la situation. C'était notre combat, pas le leur. L'un d'entre nous tomberait cette nuit.
******
Enfin, l'élusif lieu de Tidal Tempest se montre dans le récit. Zêta semble bien déterminé à y récupérer son dû...
Une semaine après, la suite de l'aventure se précise ! J'espère que ce chapitre vous plaira :)
Bonne lecture à vous et à la semaine prochaine !
31/03/23 à 21h35
Vivement la semaine prochaine!
02/04/23 à 2h00
La semaine prochaine ça va être le kiff, l'écriture a été boosté vous allez sentir la différence dans l'écriture et adorer ce nouveau ani. :P
07/04/23 à 14h40 (Edition : 09/04/23 à 0h44)
Chapitre 30 – Tenebre Rosso Sangue
Point de vue de Zêta.
Pour une prêtresse, divinité ou je ne sais quoi, elle avait un certain honneur dans sa façon d'agir. J'aurais très bien pu tout autant tricher et faire appel à 41 pour se débarrasser du problème au plus vite. Mais en observant sa façon d'être avec ses propres troupes et de les empêcher d'attaquer afin de nous laisser nous battre, seul à seule dans une arène comme dans les anciens temps, je ne pus que témoigner un léger respect envers elle. Un respect qui se voulait mutuel, malgré nos différences.
Il est donc fort dommage que tout cela se termine aujourd'hui.
Agitant mon sabre et me mettant en garde, elle proféra ses mots, s'engageant dans le combat effréné qui allait se produire. Il n'y avait personne sur le sol immaculé, parsemé de motifs anciens qui brillaient d'un bleu azur par intermittence. L'air parut lourd, le silence avait déjà englobé la pièce – seules les respirations de mon ennemi et les miennes dérangèrent la quiétude de la salle. Nos subordonnés respectifs n'osèrent rien dire, se contentant de nous observer et de voir le dénouement se produire dans les prochaines minutes.
« - En garde, Zayin !
Elle se mit alors à léviter dans la pièce, utilisant Danse Pluie pour se mettre dans ses conditions de combat favorables. Je m'en doutais déjà – on m'avait briefé à son sujet et autour de son talent. Les attaques de statut n'allaient pas fonctionner ici sous la pluie. Grand bien lui fasse, je n'en avais pas besoin. Joignant ses mains comme si elle allait prier, elle agita ses tresses de cheveux en les laissant briller : il s'agissait de Lumiqueue. Je pus sentir la prestance et l'aura qu'elle dégagea s'intensifier.
Galatée parut surprise de mon inaction : j'étais simplement resté immobile. Elle rassembla alors de l'eau au niveau de sa bouche et ne tarda pas à expirer toute cette quantité vers moi. La divinité souffla alors une attaque Hydrocanon à bout portant qui aurait eu raison de moi si je n'avais pas laissé une illusion pour l'induire en erreur. Elle écarquilla ses yeux tandis que j'étais parvenu d'un vif pas derrière elle, utilisant Abri pour se défendre, prise en traître. J'utilisai alors Boost, calquant ses bonus afin d'obtenir une force égalant la sienne, que je mis à profit immédiatement avec une seule attaque Aboiement. Le hurlement la fit reculer, la forçant à lever son sceptre pour bloquer l'attaque en me donnant une mine gênée comme seule réponse.
- Que des tactiques de lâche, je vois que tu représentes bien ton Ordre, Zayin. Tu ne vaux rien !
Sa voix venait de passer de calme à irritée. Mon unique but était de lui faire perdre son sang-froid. Elle avait déjà commencé à perdre pied en seulement deux attaques mais n'avait pas rendu les armes pour autant.
De ses deux mains, elle rassembla les forces marines autour d'elles : d'elles sortirent Hydrocanon une nouvelle fois : je sautai avec élégance par-dessus le premier, avant de glisser sous le deuxième. Je me rapprochai d'elle d'un pas très rapide et elle recula en faisant appel à Reflet, se dupliquant dans tous les côtés de la pièce, me désorientant quelques secondes. Elle en profita pour m'attaquer avec Éclat Magique que je contrecarrai avec une attaque Clonage, sacrifiant une partie de ma vitalité pour éviter le coup. Je bondis alors par-dessus, faisant un saut périlleux, utilisant une attaque Vibrobscur en tranchant l'air avec ma lame, labourant le vide tout en lançant l'attaque, qu'elle bloqua avec Abri. En même temps que cette manœuvre, j'utilisai Aboiement une nouvelle fois afin de dissiper tous les reflets d'un seul coup. Toujours en l'air, elle tenta de m'attaquer avec une nouvelle combinaison de capacités, ce que j'empêchai en la prenant à revers avec Coup Bas qui lui arracha un cri de douleur et une partie de tissu révélant son buste empreint de marques divines, lacéré par la morsure de ma lame. Son sang ruissela au sol, tâchant ses vêtements. Elle toussa quelque peu, comprenant bien une chose : elle n'avait pas l'avantage ici, pas même dans son temple sous sa propre pluie battante.
Je ne lâchais rien : fonçant alors vers elle, j'abattis ma lame contre son sceptre, engageant dans un duel au corps-à-corps contre la fausse prophète. Elle ne faiblit pas malgré la douleur qu'elle avait et je pus le lire dans son regard animé par la haine.
- Tu flanches déjà, Galatée ? Comme tu prétendais flancher il y a des millénaires ? Fis-je en la regardant d'un air rempli de rancœur, d'une voix grondante.
Ma pique l'enragea un peu plus et ma voix la fit même sourciller. Elle enduit alors son sceptre d'eau pure avant de me surprendre avec Flash, ce qui me désengagea de ma prise contre elle et me laboura avec son sceptre, faisant appel à Aqua-Brèche.
- Oses-tu prétendre que tu es différent ? Répondit-elle d'un air presque désintéressé. Trahir ta famille pour rejoindre ces mécréants ?
Je ne lui laissai pas le temps de continuer et faisant fi de ma blessure, je m'élançai avec une multitude de Reflets pour la perturber tout en faisant appel à mes illusions. Ne sachant plus où donner de la tête, elle plaça Mur Lumière avant d'utiliser successivement Éclat Magique une nouvelle fois ainsi que Vent Glace. D'un geste précis avec ma lame, repoussant la garde avec mon autre main pour augmenter son impulsion, je tranchai devant moi avec Tranche-Nuit à de multiples reprises afin de me débarrasser de l'attaque, et sautai par-dessus Vent Glace tout en apposant Tourmente sur mon ennemie. La combinaison des deux attaques dissipa les reflets une nouvelle fois cependant ce qui l'irrita.
La pluie cessa de tomber alors. Afin de ne pas lui laisser le temps de la remettre, je fis disparaître une nouvelle fois mes illusions pour lui faire comprendre que je n'étais que devant elle cette fois, lui volant un baiser forcé, induisant un douloureux poison avec Toxik. Révulsée au plus haut point et essuyant ses lèvres avec la manche de son vêtement, cette fois-ci sa rage explosa en une multitude d'attaques qu'elle utilisa simultanément. D'une part avec son sceptre, mais aussi avec ses mains, sa bouche et même ses yeux : elle mit tout à disposition pour contrecarrer mes plans.
La première attaque à venir fut Flash : je ne me fis pas avoir cette fois en fermant mes yeux, sautant en arrière dans un saut qui parut hypnotiser ma collègue sous la perfection et la beauté de ce dernier, tout ça pour riposter avec Dégommage. Visant parfaitement le point que je voulais obtenir, je propulsai mon arme à un endroit stratégique vers elle avec une trajectoire descendante. Elle put in-extremis observer le sabre raser avec une telle énergie sa joue droite qu'elle lacéra cette dernière sous la puissance de la lame, avant de se loger dans le terrain de l'arène, fracturant une partie de ce dernier sous le choc de l'impact. Galatée était en parfaite capacité de prendre cette arme, mais la pure énergie malfaisante qui s'en émanait semblait la dissuader de même y toucher.
La seconde qui arriva fut Rayon Signal, tiré depuis ses yeux d'une lueur vert kaki. Continuant de rester à une bonne distance d'elle, je fis appel à Vive-Attaque pour l'esquiver d'un pas de côté, avant d'observer l'attaque se loger dans les parois vitreuses de l'arène, fracturant cette dernière partiellement.
La troisième et finale fut une combinaison de plusieurs coups : deux attaques Ébullition tirées depuis ses mains et une des plus puissantes attaques Ultralaser tirée depuis sa bouche, le tout simultanément utilisant Anneau Hydro pour palier au poison. D'un air presque animal, je galopai vers elle avec mes griffes que je laissai sortir, affûtées comme des lames, évitant les deux brûlants jets d'eaux. Je ne pus néanmoins éviter le rayon à temps, et n'ayant pas fait appel à des illusions cette fois, je dus mettre mes griffes face à moi pour bloquer le coup en faisant tout autant appel à Abri. L'attaque frappa l'abri de plein fouet, me faisant reculer sous la terrible puissance qu'émanait Galatée malgré son affaiblissement, me prouvant bien qu'elle n'avait pas perdu de sa superbe en deux millénaires.
L'attaque eut raison de moi, me propulsant en arrière, l'abri se brisant à la seconde où elle jeta son sceptre pointu vers mes griffes. L'énergie rayonnante entoura temporairement mon corps et me projeta au sol, me faisant rouler sur quelques mètres et endommageant ma combinaison. Je plantais mes griffes dans un bruit crissant afin de stopper ma folle course, lui lançant de mes yeux ambrés un regard plein de défi.
- Huff...
Elle cracha du sang et du poison, signe que Toxik faisait effet et l'affaiblissait un peu plus chaque seconde. Galatée s'appuya sur son sceptre et ne s'aperçut pas que je m'étais déjà relevé et prêt à la punir. Enrobant ma main d'une lueur violette et de flammes similaires, je fis de même autour d'elle et à la seconde où elle écarquilla les yeux, elle comprit son erreur et subit alors de plein fouet l'attaque Châtiment, qui fut bien plus douloureuse à cause de son poison. Elle chuta les deux genoux à terre, se tenant la gorge d'une main fébrile et tremblante.
- Reprends ton souffle, provoquais-je en étirant mes lèvres. Ce sera le dernier que tu expireras.
J'apercevais toujours mon sabre au loin, mais à ma grande surprise, elle décida de s'élever grâce à Surf, jetant un siphon d'eau autour de moi, bloquant ainsi mes mouvements. Cela m'amusait presque ; ne faisait-elle que ça maintenant afin de se donner du temps pour échapper à l'inévitable ? Noué par l'eau qui envahissait mon corps, je pus comprendre assez vite : elle tentait de me noyer et de me comprimer sous l'eau qu'elle utilisait avec Siphon. Elle aurait pu très bien m'immobiliser dès le début, mais ne l'avait pas fait. Pensait-elle être supérieure ? Être suffisamment arrogante pour se le permettre ?
- Tu vas me le payer, vermine, souffla-t-elle d'une voix affaiblie.
Sa voix rauque redevint comme douce et sereine au moment où un son de cloche vint titiller mes oreilles. Glas de Soin... Je ne pus m'empêcher de rire envers elle, comprenant bien qu'elle n'avait, bien malheureusement pour elle, guère changé.
- Maître ! Tenez-bon, je...
Je grondai immédiatement ma collègue. Ce combat était mien, j'étais pourtant clair !
- Assez, 41 ! Reste à ta place !
Les autres hybrides, en retrait face à moi, ne comprirent pas le mémo non plus et vinrent en aide à leur Galatée tant aimée. Il n'en était pas question. Fermant mes yeux, je concentrai toute mon énergie dans mes griffes avant de la laisser exploser pour me défaire du Siphon, laissant mes cheveux flotter vers le plafond sous l'extrême énergie qui émanait alors. Je renforçai le tout avec Machination et Galatée comprit son erreur, ordonnant à ses troupes d'agir et de m'attaquer.
- Deux millénaires, toujours la même histoire. Celle qui se veut pacifique et douce, laisse place à l'amère réalité de ce que tu es. Une despote, une menteuse. La satisfaction que je vais obtenir quand j'aurais pourfendu ton âme n'en sera que plus grande, Galatée.
Sur ces mots, je m'élançai à pleine vitesse, utilisant Explonuit autour de moi en combinaison avec Tranche-Nuit, lacérant tout sur mon passage comme une torpille. L'hybride de Léviator s'interposa mais fit une grave erreur en pensant qu'il pouvait me stopper : il fut promptement et sans autre forme de procès déchiqueté en pièces, son sang volant et se répandant sur le sol autrefois pur et immaculé pour le souiller de ses fluides corporels. Il n'eut même pas le temps de comprendre ce qu'il venait de lui arriver. Un sourire carnassier s'empara de mon visage, le sang virevoltant autour de moi d'une façon qui ne pouvait être décrite que par élégance, mon regard ne quittant aucunement les yeux de Galatée. Je n'arrêtai pas ma course, m'accrochant sur un bord avant de sauter en l'air, évitant les multiples attaques venant d'hybrides terrorisés et énervés avec une agilité déconcertante tout en réutilisant Reflet, avant de chuter pieds-joints sur Galatée qui ne sut pas deviner une nouvelle fois lequel était le vrai moi, ramassant mon sabre au passage.
Sous le choc, Galatée et moi traversâmes le sol, fracturant dans un vacarme assourdissant ce dernier sous nos pieds. Nous chutâmes alors plus bas, dans ce qui s'apparentait être une chambre historique lézardée par le temps, illuminée d'une faible lueur indigo cachée aux yeux de tous. Une fois atterri au sol, je lui mis un coup de pied dans les côtes, la faisant reculer de plusieurs mètres tout en lui jetant son sceptre avec une once de dédain. Elle se releva malgré tout, en saisissant péniblement son arme, soufflant de façon saccadée en tâchant le sol de son propre sang impie qu'elle crachait.
- Durant deux millénaires, tu as eu le culot de cacher ce que tu avais commis. Prétendre être une prêtresse pacifique... Il fallait oser !
Les membres de sa garde étaient fous de rage en m'observant toujours debout et couvert du sang de leur compagnon. Ils furent d'autant plus dégoûtés de me voir sourire à leur désarroi qui avait pris possession d'eux. Ils écoutèrent néanmoins mes paroles, et l'une d'entre elle, une Milobellus humaine à la beauté époustouflante, fut la première à intervenir.
- La langue de vipère d'une créature telle que vous n'est pas une garantie de vérité. Vous sentez la haine, la colère et la mort.
- Parce que la beauté et la pureté sont gages d'honnêteté ? Je vous pardonne, vous ne pouviez pas savoir qu'elle avait soigneusement tout effacé... ou presque, hélas pour elle.
Comme pour se remettre dans le combat, elle m'envoya une attaque Hydrocanon une nouvelle fois que je tranchai en deux avec mon sabre, n'accordant qu'une partie de mon attention à elle.
- Ne l'écoutez pas ! Scanda-t-elle, sous l'énervement.
- Tu as voulu noyer ce peuple, crois-tu que j'ai oublié ?
Elle s'immobilisa. Aucune âme autre que de rares personnes dont mon Maître se comptant sur les doigts de deux mains n'était au courant de ça, et pourtant, voir qu'une de ces créatures se tenait devant elle pour le lui dire venait de la mettre dans un embarras indescriptible. Son poing imbibé de sang se serra et Galatée devint rouge de honte, autant que de colère.
- Oh, dois-je te le rappeler ? Dois-je le dire aux autres ? Tu as voulu faire sombrer une civilisation entière par un simple désir de posséder une relique qui ne te revenait point. Tuant des croyants d'une autre divinité qui elle, encore aujourd'hui, fait honneur à ses principes. Tout ça pour une maigre babiole et les louanges de Dieu.
Ils ne savaient pas qui croire mais en voyant leur prêtresse paniquer, le doute s'installa lentement mais sûrement. Je continuais longuement sur l'histoire de Galatée avant d'en venir au point crucial qui fut la raison de sa défaite il y a si longtemps. Et dans le même temps, je pus voir les questions innombrables s'immiscer encore plus dans leur regard.
- Puis est venue l'attaque pathétique que tu as instigué contre ton ennemi avant d'échouer. Ennemi qui s'est vengé en rasant le territoire où vivait ton peuple de sauvages sans nom. Tout cela pour un peu plus de pouvoir. Tu t'es trahie toute seule, Galatée, et aujourd'hui tu veux encore cacher tes crimes. Tu ne dois ton salut qu'à Anastasia, l'hybride de Kyogre. Combien d'enfants ont péri de tes mains ? Combien d'âmes as-tu fauché pour Arceus ? Crois-tu qu'il serait fier de toi ?
C'était bien sûr une question rhétorique. Nous savions très bien mutuellement ce qu'il en penserait.
- Il y a deux millénaires, tu as trahi tes principes pour une vile créature. Ceci étant dit, ne t'en fais pas. Tu ne le rejoindras pas, rassurais-je faussement d'une voix cassante. Ce lieu va sombrer avec ce qu'il restera de ton corps, et seule la Vérité sera transmise à mon Maître. Les mensonges sur lesquels tu as bâti ton temple seront révélés dans la future Histoire qu'il racontera.
- Tu mens, Zayin. Ces mensonges persisteront. Tu ne gagneras pas ce conflit que tu mènes au nom d'une immonde créature. Tu ne le peux.
- Pour ça, il faudrait que ta garde soit encore là pour en témoigner.
La garde fut une nouvelle fois dissuadée par elle d'agir, mais le doute les paralysa aussi. Il était dur pour eux de croire un tel discours venant de moi, leur ennemi, mais la véracité de ce que je disais était sans faille. Je fis alors quelque chose avec ma lame qui augmenta sa peur. Elle frémit en voyant ma lame vibrer, des éclairs d'énergie se formant autour de cette arme. Mes yeux prirent une couleur rouge cramoisi, laissant sa puissance m'envahir.
- Je vous en supplie... ne l'écoutez pas, répondit-elle entre quelques sanglots. Il n'est qu'un laquais d'une âme aux sombres desseins...
- Navrée. Celle que je sers se nomme Pandora, et non pas Galatée.
Sur la mention du nom de ma Générale, elle frissonna une dernière fois. La partie de jeu était finie maintenant.
- Vas-y, Galatée. Susurre-moi donc tes dernières paroles, provoquais-je.
Ses larmes ruisselaient sur ses joues. Je pus les voir couler au sol, voyant son petit monde s'écrouler lentement autour d'elle. Mais je savais que Galatée n'abandonnerait pas si facilement. La fausse prophète était trop fière d'elle pour se rendre, et me donna raison quand cette dernière décida d'attaquer en traître avec une double Aqua-Brèche, avec ses deux bras. D'un air las, je bloquai avec des mouvements vifs et précis ses attaques, commençant à enchaîner les coups de poings, griffes, et pieds.
Chaque coup fut rapide, douloureux et précis dans l'unique but de l'annihiler, détruire ce qu'il restait de son état mental. Une série de coups de poings et de griffes fut le premier enchaînement que je lui livrai sans aucune once de pitié, visant ses jambes, bras et épaules pour en finir avec le visage, la désarmant avec un moon kick bien placé. Mes cheveux dansaient avec le sang virevoltant autour de moi dans chaque pas que je faisais envers elle : je plaçais des coups avec Vive-Attaque dans son dos, un autre dans ses côtes, et ainsi de suite. Les os craquèrent, sa peau se tuméfia lentement sous la brutalité de ce que je lui infligeai. En l'espace de quelques secondes, ma chère divinité était passée d'une guerrière malgré son pacifisme prétendu à l'ombre d'elle-même.
Je rengainais mon sabre, par pure envie de la briser encore plus. Je l'avais que peu utilisé, au final. Je n'en avais pas eu tant besoin. Galatée le vit et cela eut le don d'achever le peu de mental qu'il lui restait. D'un coup net, je lui mis un coup de pied des plus violents dans la tête, lui cassant le nez dans un bruit qui fit frémir même 41 qui était descendue observer la fin du combat. Elle gisait finalement au sol, à l'agonie. Malgré tout, Galatée se releva à genoux, me faisant face une dernière fois.
- Tu ne sais pas à quoi tu te mesures ni ce que tu vas provoquer, Zayin, se permit-elle. D'autres viendront pour te faire la peau, toi et ton Ordre de crevures. Vous y passerez tous... jusqu'au dernier.
Je lui laissai parler encore un peu. Après tout, je lui avais donné le droit de susurrer ses derniers mots dans mon oreille et je n'allais pas m'en priver.
- Hahaha, navré, répondis-je en lui riant au nez. Je sais parfaitement à quoi m'attendre avec vous, divinités. Une dernière volonté ?
Je posais un regard sur mon sabre afin d'illustrer mon allusion à ce que je lui réservais. Elle eut la force de soutenir mon regard, finissant simplement comme je m'y attendais.
- Va mourir.
Je lui lâchai un dernier sourire. Dégainant mon sabre, je pus entendre les dix restants s'agiter dans mon dos pour venir la sauver une dernière fois. Je laissai alors mon réel pouvoir, que je n'avais même pas eu besoin d'utiliser cette fois se libérer de mon corps. Une aura terrible m'entoura alors, mes yeux devinrent argentés et une sinistre tension grimpa, les faisant reculer. Un Oméga se dessina sur mon front, luisant comme un phare ce qui eut pour effet de terrifier Galatée. Je pus me délecter de son regard une dernière fois. Les gardes lancèrent successivement une série d'attaques contre moi, explosant une violente partie de la zone autour de moi dans un fracas assourdissant, mêlant étincelles et lumières vives. Ils n'en furent que d'autant plus surpris lorsqu'ils virent que je n'avais rien subi, ni moi, ni elle. Je remerciais Abri Oméga d'exister, ma main tendue face à moi ayant déployée l'attaque.
- Noeud'Herbe Alpha.
Une voix superposée à la mienne parla, comme une sorte d'écho en même temps que le symbole sur mon front devint un Alpha. Des ronces s'emparèrent du corps de Galatée, s'enroulant lentement autour de ses jambes et bassin pour l'immobiliser définitivement, la faisant geindre de douleur. D'autres ronces s'enroulèrent autour de son cou et de ses bras, me regardant avec un air d'effroi. Son exécution... Non, sa punition éternelle venait de sonner. Je pris un élan avant de sauter avant de lancer deux attaques à la suite, mettant mon sabre en position et à sa hauteur.
- Reflet Alpha.
De multiples copies de moi apparurent avec une petite différence par rapport à celles de base. Tous ces clones de moi étaient faits de pure énergie, et n'avaient qu'une seule idée en tête : foncer droit sur leur ennemi. Il suffisait juste d'abattre mon sabre, ce que je fis sans même hésiter une seule seconde, tout en combinant cette action avec ma préférée.
- Tranche-Nuit Sigma.
La multitude de reflets percuta avec force et férocité la pauvre Galatée qui lâcha des hurlements de douleur sonnant comme une douce sonate pour mes oreilles. Mais vint ma partie préférée au moment où je m'élançai vers elle, coupant si vite autour de moi qu'elle aurait pu croire que je me téléportais sans cesse. Je retombai au sol alors, un genou posé à terre. Rengainant ma lame, de nombreuses lacérations noires comme une nuit sans lune se firent entendre, coupant de toute part le corps de Galatée, laissant de nombreuses éraflures enlaidir son corps autrefois pur et sain.
Cette dernière supplia Arceus de la prendre avec lui une ultime fois, mais il était trop tard pour ça. Elle savait ce qui l'attendait et Galatée ne put articuler un seul mot cette fois. Je sautai une nouvelle et dernière fois, dégainant mon sabre face à mon ennemie, et changeant mon Alpha sur mon front pour de nombreuses marques runiques partant de ma tête et parcourant tout le long de mon corps de couleur rouge cramoisi. Une aura alors scandaleusement effarante engloba la pièce et mon corps, l'énergie si incommensurable qu'elle fit plier même les gardes en retrait. Les pauvres yeux de Galatée purent se poser sur moi une dernière fois avant que je ne la fauche.
Je fis une série de mouvements hypnotiques et anciens, plus vieux qu'elle encore. Mon Maître n'était pas présent physiquement, mais avec ce sabre, il l'était spirituellement. Le rouge du sabre prit une teinte écarlate, tout comme mes griffes. Mes yeux avaient l'air creux, avant d'être remplacés par les quatre yeux de mon Maître. La salle vibrait sous toute la force qui émanait de ce sabre. Alea Jacta Est. Elle avait perdu.
- Tenebre, Rosso, Sangue. »
D'un coup d'estoc parfait, je transperçai son cœur de part en part, avant d'arriver dans son dos. Un hurlement des plus stridents se fit entendre, déchirant presque le lieu et le fissurant sous la violence de l'attaque et de son cri. Son âme sortit avec une douleur indescriptible son corps, sous la forme d'un feu follet bleu ciel essayant tant bien que mal de résister avant d'y entrer à l'intérieur. Le cri s'estompa alors, et un silence envahit la pièce entièrement. Galatée venait de mourir, son corps s'écroulant au sol, flasque, sans vie, les yeux vides. Et je venais de faucher une nouvelle âme qui dorénavant sera prisonnière pour l'éternité, sans la moindre chance d'y échapper. Telle était sa punition éternelle. Telle était la puissance de Tenebre Rosso Sangue, l'art ultime de ce sabre enseigné par mon Maître.
Des pleurs vinrent briser le silence. La Milobellus Gijinka qui venait de me parler était à genoux, en larmes. Les autres femmes présentes étouffaient leurs sanglots tant bien que mal. Les hommes, eux, paraissaient horrifiés, terriblement secoués. Seul un hybride, le plus ancien, un hybride de Paragruel, avait l'air de secouer sa tête en guise de désapprobation.
« - Votre âme est toute aussi perdue que la sienne...
Je ne fis pas attention à ce que disait le vieux fou. Je me contentai simplement de m'approcher de ma récompense, dorénavant, que 41 m'apporta avec un immense respect de ses deux mains, s'agenouillant face à moi.
- Mon Maître, votre récompense.
L'énergie infernale que je dégageais toujours les dissuadait de faire quoique ce soit. Ils le savaient très bien. J'observais une dernière fois avec un regard presque teinté de curiosité cette babiole d'un autre temps, avant de l'accaparer dans mes mains. Pour vous, Générale Pandora, pour vous aussi, Maître. Je posais alors mon regard sur 41. Il ne restait maintenant plus qu'une seule chose à faire, à terminer avant de quitter les lieux que je pouvais sentir sombrer. Tidal Tempest allait disparaître, pour de bon, au fin fond de l'abysse.
- 41, libère ta haine. Nous n'avons plus besoin de quoique ce soit d'autre. Extermine-les, en guise de récompense. Montre-toi digne de moi.
À la seconde où je prononçai ces paroles, je fis fi de ma puissance qui commença à m'éreinter. Mais elle fut vite remplacée par la violente aura de mon associée corrompue par son parasite. Des marques noires comme des tatouages apparurent sur son corps, et ses yeux prirent une teinte bleutée.
- À vos ordres, Maître Zêta. Mais...
Elle se mit à sourire en armant sa tronçonneuse, tout en laissant sa haine dicter ce qui allait se passer, faisant face aux dix membres de la Garde. Elle mentionna alors quelque chose qui me fit sourire, et me rendit ravi.
- Vous pouvez dorénavant m'appeler Morrigan. »
Je ne pus contenir une partie de ma joie, l'observant annihiler le reste de la garde divine qui composait la ligne de défense de Galatée. Deux d'entre eux, l'hybride de Froussardine et celle de Tarenbulle parvinrent à fuir – grand bien m'en fasse, ils pourraient prévenir d'autres péons qui pourraient subir le même sort. Je repensais aussi à Galatée : son arrogance lui fit croire qu'elle pouvait se mesurer à moi sans sa garde, et ce fut sa perte. Elle crut pouvoir cacher durant des siècles ses mensonges et autres exactions, et ce fut sa damnation. Je passais une dernière fois ma main sur mon sabre, étant presque déçu de ne pas pouvoir entendre ses hurlements de douleur qui allaient perdurer pour l'éternité.
Le sang de la garde tâcha sa tenue progressivement, les cris emplirent la pièce autrefois calme et apaisante d'une aura de terreur et de mort, qu'elle sema sans aucune once de pitié à travers les lieux, fauchant tout ce qui vivait autour de moi. Toute sa puissance qu'elle émanait me rendait fier. J'avais enfin formé une véritable Entité, prête à tout pour me servir et avec une puissance prometteuse. Contrairement aux jumeaux éons...
Il n'en fallut pas attendre plus de dix minutes pour que ce lieu qui fut auparavant un havre de paix fut transformé en un amas de ruines tâchées de sang ci et là. La mort régnait maintenant sur ce lieu. Mais il était temps de partir. Prenant ma comparse par son bassin, je sortis par là où nous fûmes entrés en remettant nos masques de plongée, avant de remonter à la surface. Dans mon ascension, je pus voir le temple s'effondrer sur lui-même dans l'abysse sombre et froide, un pan entier de la roche soutenant l'octaèdre et la ville ayant sombré bien avant, probablement à la seconde où nous avions récupéré l'artéfact. Plus un seul Pokémon Eau ne nageait là. Le lieu était comme devenu maudit.
Notre véhicule nous attendait déjà pour rentrer, et je n'étais pas peu fier. Mais le mieux restait à venir : je fus absolument heureux d'entendre à ma radio, une fois rentré à bord cette douce et merveilleuse phrase entre deux attaques terroristes passées sur le compte de groupes de troisième zone :
« - Mon Colonel, ici le lieutenant-colonel Arx Tetra. 21 a été capturé. »
-----
Et voilà le chapitre 30. Un combat haletant et sans relâche écrit longuement et revu de nombreuses fois afin d'être le meilleur possible. Merci encore à heero pour les conseils et autres sources apportées afin de pouvoir faire quelque chose à la hauteur de mes attentes !
Merci encore d'avoir lu jusque là ! Les deux tiers de l'Arc 1 sont terminés dorénavant. On entame donc le dernier acte... Bien assez vite!
On se retrouve donc au prochain chapitre... Bonne journée à vous et merci encore d'avoir lu !
07/04/23 à 15h25
Pwaa bien violent comme j'aime hâte de voir la suite
09/04/23 à 15h49
Pas mal ! Honnêtement, tu m'épates ! Ton texte est fluide, simple à comprendre et bien construit ! Un dresseur de Pokémon qui refuse que son compagnon se batte par peur de le blesser est une très belle histoire ! bravo !
12/04/23 à 0h14
J'attendais quelques commentaires un peu plus passionnés concernant le dernier chapitre, on sent pourtant une évolution énorme dans sa manière d'écrire, le texte est plutôt qualitatif, les descriptions bien menées. Il reste des gens qui lisent sur ce jeu, en fait ?
25/04/23 à 9h03
J'ai commencé à lire ton histoire il y a pas longtemps et j'ai aimé tout les chapitres. Ces chapitres avaient toujours du suspence et ça me donne envie de lire la suite. J'espère qu'il y aura d'autres chapitres.
26/04/23 à 16h11
Il en a dans sa besace, mais je suis le betaflemmard, du coup ça va arriver bientôt ^^ (et optionnellement, il avait des exams à prioriser)
28/04/23 à 20h39
Chapitre 31 – Choix cornélien
Point de vue de Wynn.
« - Bon travail, vous deux. Si nous n'avions pas eu de message à temps, ils auraient eu toutes les chances de s'échapper.
Sparker lâcha une de ses courbettes bien à lui face à Arx Tetra, complètement théâtrales et sonnant plus faux que les vérités de mon chef Zêta. Quelle foutu bordel ce fut d'alterner entre les îles de cet archipel, heureusement que j'étais pas celle là gérer les frais de carburant... Et maintenant, je me devais de lui faire un rapport de la situation, vu qu'il n'était apparemment pas au courant du foutoir se passant à Alola, alors que cela relevait directement de son autorité en plus de celle de Sinnoh.
- Ouais, merci boss, fis-je, désintéressée.
Il nota d'un air curieux mon ton et se releva de son bureau en agitant moult produits chimiques dans son dos. Il remit correctement sa blouse tâchée de fluides de toutes les couleurs, enlaidie par des lignes jaunes et noires verticales de part et d'autre de son habit, daignant quitter ses yeux de son gros grimoire poussiéreux et plantant son regard interrogateur dans le mien. Il m'invita alors à m'expliquer, croisant ses bras en soupirant quelque peu.
- Un souci, 19 ? Demanda-t-il, continuant ses calculs. Tu sembles perplexe et comme désabusée.
- Oh, j'en sais foutrement rien ! Râlais-je d'un ton moqueur. Vous me connaissez un minimum, Boss. J'ai pu vous guider au frère, pas à la sœur. Il ne m'intéresse pas de savoir ce qu'il advient de cet attardé.
Il haussa ses sourcils, prenant un air surpris au sujet mes remarques.
- Tu en veux toujours à 22 ? Il faudra passer l'éponge à un moment. Je n'ai pas le temps pour une pleureuse dans mes rangs, tu le sais ?
Ouais, c'est vrai que votre Générale a du temps pour vous, hein ? Je tâchais de ne rien répondre, remettant ma faux dans mon dos et resserrant mon sarashi abîmé autour de ma poitrine. Je n'allais pas perdre de temps en lui faisant mon rapport, au fond de moi je voulais juste foutre le camp d'ici au plus vite.
- Passons, si tu le veux bien, coupais-je court.
- Vas-y, pendant que j'expérimente encore avec ces données, je te laisse t'exprimer sur ce que tu as à me dire, répondit-il calmement.
Je pris une certaine inspiration, sachant pertinemment que ça allait prendre un peu de temps. J'en profitais donc pour m'asseoir, posant six feuilles froissées faisant office de rapport écrit pour le reste de l'Ordre. Il n'avait pas intérêt à râler à ce sujet, personne n'aimait faire la paperasse à la con ici.
- On a ratissé tout Alola ces derniers jours avec l'aide d'autres hybrides présents sur l'archipel dans le but de trouver 22, sans grand succès, entamais-je. Tout porte à croire que ce qu'on nous avait briefé au sujet de la fugitive mais aussi de Jason était véridique. Plusieurs fausses pistes se sont révélées infructueuses aussi, comme à Kokohio.
Il sourcilla légèrement, se prenant le menton tout en continuant d'agiter ses produits.
- Du genre ? Il me semble en avoir entendu parler.
- Petit nettoyage disons, prononçais-je. La presse a bouffé des mensonges et les a bien recyclés en une petite attaque terroriste sur leur sol sans aucun rapport avec nous.
Il lâcha son menton, hochant sa tête en agitant frénétiquement avec Psyko deux fioles tout en gardant un œil intrigué sur ses instruments. Je me demandais s'il m'écoutait un minimum et au vu de ses réactions, je compris vite qu'il n'en avait rien à battre et qu'il préférait simplement s'amuser avec ses babioles.
- Dites-le si je vous dérange, Boss, cassais-je en croisant mes jambes.
Il soupira alors que Sparker semblait follement amusé de la situation, se coiffant contre un mur en se regardant dans le miroir non loin de lui en arborant un fin sourire narquois. Lui aussi avait l'air de prendre son pied ici...
- J'espère que tu ne m'en veux pas trop d'écouter à moitié, avoua-t-il en soupirant. J'essaie de finir ce produit pour notre Générale.
- Tes machineries te manquent hein ? Fais gaffe à pas la vexer, ce serait bien triste de t'perdre sous couvert d'un accident, tu sais ?
Il riva son regard vers moi alors d'un air remonté. Il prit le temps de poser une partie de ses affaires avec une délicatesse qui contrastait fortement avec sa visible remontrance, s'avançant face à moi, la poigne serrée.
- Je crains ne pas t'avoir accordé l'autorisation de parler ainsi et me localiser un fugitif puis me le ramener ne compte pas comme un passe-droit.
Je ne me contentais que de hausser les épaules en m'adossant à mon siège en repassant du rouge à lèvres après l'avoir sorti de ma poche.
- C'est bien vous qui rendiez les comptes à sa Générale, pas moi. Je ne préférerais pas que vous vous attiriez encore des problèmes, hein Boss ?
Son regard cramoisi semblait témoigner d'une furie ne demandant qu'à exploser, les veines apparaissant sur sa tempe mais il savait très bien que je n'avais pas tort. Son poing droit serré pourrait partir à tout moment, mais cela serait fortement contre-productif avec ses subalternes autour de la base et il en était conscient. Il passait son temps à éviter ses obligations pour se concentrer sur ses conneries de machines plutôt que de faire avancer les gros projets de l'Ordre. Ça lui tombait constamment sur la gueule et il ne parvenait pas à comprendre sa leçon...
- Allons allons, termine juste ton rapport et partons, temporisa Sparker en s'approchant de moi, se mettant dans mon dos. On a eu ce qu'on voulait et Shade sera facilement localisable avec son frère.
Il sembla perturbé, ne répondant pas pendant plusieurs secondes. Il lâcha le reste de ses produits de façon sûre avant de faire quelques ronds dans la pièce. Il parut perplexe, et venant de quelqu'un comme lui toujours froid et précis, quelque chose n'allait pas. Ça se sentait, mais il préféra éviter la chose et reprit alors son écoute en s'asseyant dans son fauteuil. J'ignorais bien ce qui venait de le perturber ainsi, mais bon, je n'étais pas dans sa tête et je n'en avais pas envie, le suicide paraîtrait plus alléchant.
- Bon, continue alors, mais fais vite, souffla-t-il.
- Eh bien, repris-je, lorsqu'on a été mis au courant d'une attaque contre N°47 qui a eu raison de lui, on s'est empressé de faire des analyses. On a pu constater que l'Ordre Blanc avait bel et bien fait une excursion sans pour autant être présent sur l'île. Des traces de Substance Noire appartenant à Shade ont été retrouvées là selon les analystes sur place.
Tetra était inflexible, son regard maintenant un sérieux constant agitant seulement sa main pour me faire signe de continuer. Seuls mes mots brisaient le silence intermittent, laissant une atmosphère pesante dans la pièce.
- On a pu commencer à traquer 21 une fois qu'il s'est montré via son attaque à la bibliothèque de Malié. Sparker et moi n'avons pas pu le capturer mais nous avons pu repérer Cute en même temps : les deux étaient de mèche. Cela nous a conduit près du générateur d'Akala mais aucune trace de Cute. Selon les Entités présentes, elle a pris la fuite gravement blessée. Il y a peu de chances qu'elle soit en vie mais si tu veux mon avis, au vu de ce qu'on a observé depuis peu, les probabilités qu'elle se cache à Akala sont grandes. Par ailleurs, les médias ont déformé la réalité une nouvelle fois de ce qui s'est passé, que ce soit à Malié ou bien non loin d'Akala. Selon le protocole bien sûr.
Il hocha sa tête.
- Hm, pas terrible, mais ça me suffira. Je me chargerai de le faire parler et de me révéler leur emplacement plus tard. Tu peux disposer. Quant à Cute... J'y réfléchirai.
Un rire nerveux s'échappa de ma bouche, et même Sparker eut la même réaction. Je n'avais pas fini mon rapport et il parut suspicieux à l'instant même où notre rictus sortit.
- Un problème ?
- Bah... Oui, un gros problème. Vous n'avez pas été prévenu de cette situation de 21 et Cute en amont, donc seulement l'équipe auxiliaire a pu être déplacée pour tendre un assaut aux deux fuyards...
Il fronça ses sourcils, adoptant un air menaçant du haut de son gabarit.
- Et ?
- N°71 est furieux de se savoir entouré d'idiots et de cadavres à l'heure actuelle, répondis-je pour essayer de calmer le jeu.
- Combien de morts ? Répliqua-t-il, sans attendre.
Il était perplexe et nous aussi. J'en avais le ventre noué, j'attendais sa réaction avec une certaine hantise. Il avait volontairement ou non ignoré les multiples rapports apportés par nos collègues et cela se sentait en voyant son visage suer légèrement. Prenant mon courage à deux mains, je pris une inspiration avant de lui répondre.
- Katarina, N°31, Gijinka de Drascore. Le Gijinka de Tarinorme, N°13. Celle de Pyrax, N°48. Celle de Boumata, celui de Nidoking, celui d'Ossatueur d'Alola, donc N°43, N°37, et N°28 respectivement... Il y a aussi N°44 et N°29, celui d'Ohmassacre et de Grolem d'Alola...
Soit un total de neuf morts. Leur nom résonna dans la pièce à chaque fois, et Sparker n'avait pas l'air rassuré. Arx Tetra, il y a encore deux minutes était impassible et en contrôle parfait de la situation. Maintenant, il sembla comme en transe, sur le bord de l'explosion. Cela était rare, ce n'était arrivé qu'une seule fois. Et Arceus savait comment et pourquoi cela était arrivé...
- Entendu. Sortez de mon bureau, j'en ai assez entendu. Ce sera noté. »
Nous ne perdîmes pas de temps en sortant des lieux, voyant Amalric nous attendre non loin près de notre véhicule de déplacement. Au bout de quelques secondes, un fracas put être entendu, faisant sourciller Sparker qui se retourna vers les portes qui venaient de se refermer, haussant simplement les épaules tandis que je soufflais un peu. J'allais être très heureuse de le voir plutôt que l'autre face d'enclume, avant de me rendre compte de qui l'accompagnait. Ce dernier était aux côtés de N°56, l'ancienne partenaire de Marik Hikari, connu sous le numéro de 55. C'était surtout celle avec qui Isao me trompait...
« - Oh chère petite Wynn, comme il est bon de te revoir ! Commença Amalric d'un air enjoué. Tu n'as pas pris une ride depuis que l'on s'est vus il y a... Hm, trois ans ?
- Haha, pas encore, souriais-je. Seulement les balafres et les cicatrices.
L'atmosphère était déjà plus détendue ici que là-bas, ce qui me rendait plus sereine bien que l'autre pétasse fût là. Même Sparker retrouva son sourire narquois.
- Je suis, quoiqu'il en soit, très satisfait de votre performance, congratula-t-il. Vous avez fait ce qu'il était possible de faire malgré les limitations – ramener 21 est amplement suffisamment pour nous afin de trouver Shade. Il sera du ressort de notre supérieur d'extraire le nécessaire.
56 passa sa main sur l'épaule de Sparker ce qui prit de surprise ce dernier. C'est bon là, t'as perdu ton petit ami et maintenant t'en veux un autre, t'as envie que je t'arrache la carotide face à ton chef avant de pisser sur ta tombe ? Je me hâtais de ravaler ma haine contre cette coureuse de remparts. Quelle catin... Je ne quittais cependant pas les yeux d'Amalric pour le moment.
- Ne t'en fais pas pour tous les potentiels problèmes qu'on risque de te causer à ton retour à la base de Sinnoh, rassura Amalric. J'en ai déjà fait mon affaire.
- Ouais, je comprends bien, répondis-je avec enthousiasme. Je commençais à passer pour une incapable, ça me fait un peu de bien d'enfin repartir du bon pied.
- N'ait crainte. Garde donc ce ravissant fin sourire que tu as depuis longtemps voyons ! Tu sembles si troublée...
Je haussais les épaules. J'arrivais toujours pas à digérer ce que j'avais obtenu de Sparker. Cela se sentait peut-être mais étant donné que personne n'était au courant que cette... garce m'ait pris mon mec sans que je m'en sois jamais rendu compte m'irritait au plus haut point. Je me retenais d'exploser envers elle – je l'aurais fait sans réfléchir si Shade m'avait fait un truc pareil, mais ici, j'allais éviter. Elle me regarda d'un air même provocateur, comme si elle le savait déjà.
- Oh t'inquiète, tu connais Wynn. Elle a toujours été un peu à cran.
Elle ne répondit rien de plus quand mon regard rubis se planta dans le sien. 56 comprit bien ma colère interne et bien que cela l'amusa au vu de son sourire qui s'étira, elle cessa d'intervenir, ce qui rendit Amalric soucieux et perplexe.
- Quoiqu'il en soit ! Désamorça-t-il. Votre mission est remplie à mes yeux. Tout le reste incombe de Tetra maintenant.
- Et concernant l'Ordre Blanc, reprit Sparker, on ne les surveille plus ?
- Arx Tetra saura les trouver quand il trouvera Shade. Nous enverrons une équipe plus... apte, cette fois. Sans vouloir vous offenser bien sûr ! Mais je crains que trop d'éléments dangereux sont présents dans ce petit groupe perdu à Alola actuellement.
Je comprenais bien où il voulait en venir et ça ne me gênait guère – tant mieux au contraire. J'avais besoin de prendre une petite pause après cette foutue mission.
- Aucun problème, répondis-je.
Il posa son regard sur Sparker, d'un air mi-amusé mi-déçu.
- Il est fort dommage de savoir qu'un potentiel bon élément ne nous rejoindra pas aujourd'hui. Peut-être un jour, pas vrai ?
Il rit simplement avant de hausser ses épaules.
- Navré boss, mais je suis bien là où je suis. C'est calme, tranquille, pas trop de pression... Et tous ceux que je connais me plaisent bien. Leur faire faux-bond n'est pas dans mes habitudes, vous comprenez ?
- Amplement, voyons. Quoiqu'il en soit, je vous souhaite bonne continuation mon cher. Wynn, tu peux le reconduire à Sinnoh, bien sûr ?
- Oh, évidemment, répondis-je. Tant qu'il court pas mes jupons dans l'avion, je vous assure qu'il ne chutera pas de ce dernier. »
Une douce atmosphère teintée par la présence de l'autre #!$@*!! de 56 me permit de me sentir plus à l'aise en repartant dans notre voiture, prêts à repartir pour Sinnoh, la mission étant remplie. Sparker, une fois rentré, nota bien mon aversion pour cette dévergondée à en juger mon regard inquisiteur que je lui portais.
« - Ne t'approche pas de cette foutue garce, si elle se tapait mon mec, va pas croire qu'elle ne le refera pas avec toi, clouais-je.
- Oh j'le sais bien t'inquiète, cette... chose-là empeste les mauvais coups, ça se voit. Vivement qu'on reparte. Le prochain vol pour Sinnoh est pour quand ?
- Au vu des situations actuelles qu'on a tous un peu causé, après la tempête. On a donc trois jours en comptant cette dernière, répondis-je.
- Hmpf, je vois, fit-il. Il faudra que je fasse mon rapport à Ecliptia et sa cheffe en distanciel.
- Tu parles de la Zoranienne ? Kalinka Asarov ? Demandais-je, intrigué.
Il hocha la tête. Elle était connue dans son milieu pour beaucoup de faits d'armes mais aussi avec les liens qu'elle avait tissé avec de nombreux grands noms. L'une des rares rescapées de la catastrophe que fut la Chute de Zorana... Elle m'inspirait beaucoup dans ce qu'elle avait traversé comme épreuves. Nous n'avions pas eu les mêmes problèmes à surmonter dans notre vie, mais sa témérité et abnégation dans la mort et la désolation m'avait fait respecter sa personne. Kalinka était aussi connue pour son Pokémon qu'elle avait toujours à ses côtés depuis des décennies maintenant. Aussi cruel que calculateur...
- Ouais, elle. C'est néanmoins pas Shade et je suis vraiment dégoûté de ne pas l'avoir capturée... Et vu que l'Ordre annule le reste de notre mission, je doute avoir une maigre compensation. »
Je pouvais le comprendre même si au fond je m'en moquais un peu. Sûr, on allait se recroiser tôt ou tard mais après cette mission, cela en était terminé. Mais au vu de la situation et comment Zêta s'était joué de moi... J'hésitais... Qu'avais-je vraiment à perdre ? Je savais très bien que certaines Entités avaient raccroché et étaient constamment surveillées... Je me moquais de discuter de ce que j'y avais fait et vu, mais au vu de ces cinq dernières années et de ce qui se passait depuis une semaine, peut-être qu'aller voir si l'herbe n'était pas plus verte ailleurs n'était pas une si mauvaise idée.
******
Point de vue de Nokath
J'ai peur. Ces mêmes souvenirs, ces mêmes mémoires qui ressurgissent... Même 21 ne semble plus être présent, comme endormi. Il ne communique plus, ne s'agite plus... Il m'a laissé seul dans cette pénombre depuis maintenant quelques heures, tapi dans l'ombre et le froid de ces lieux lugubres.
Je pouvais encore entendre les lamentations, les hurlements et les cris de douleurs venant des prisons où j'étais captif. Je m'étais sacrifié pour la laisser partir – enfin... 21 s'était sacrifié pour la laisser partir. J'étais loin de Shade, maintenant, mais à quel prix ? Ce n'était qu'une question de temps avant que ce monstre d'acier vienne me voir et recommence ses sévices sur mon corps. Comme les autres il y a quinze ans...
La morsure des chaînes entourant mes bras suspendus au plafond ne me faisait plus aussi mal qu'au début. À la place, il s'agissait du froid mordant, mais aussi de mes épaules lacérées : je n'étais pas au sol, mais légèrement suspendu depuis ces chaînes contre le mur. Elles supportaient un lourd poids et mes ailes en souffraient tout autant, tirées par des cordes reliées au mur. Lorsque je m'étais évanoui, j'avais subi trois attaques de plein fouet dont une qui avait cassé mon aile droite avant qu'elle ne soit recouverte de peu de bandages, comme pour me punir un peu plus. Mes jambes avaient pâti aussi ainsi que mon torse, continuant de saigner malgré les bandages que j'avais. Tetra avait supervisé ma mise en détention : il voulait être le seul à m'infliger ses accès de rage qu'il semblait contenir en permanence.
Peut-être voulait-il me briser ? Que je lui révèle des choses ? J'en savais rien et il refusait même de me parler. Il venait juste pour me faire souffrir, avant de repartir quand mon corps convulsé ne le satisfaisait plus assez. Mon anxiété et ma peur grimpait à chaque pas lourd venant de lui qui approchait de la porte de ma cellule, et il le savait très bien. Pour couronner le tout, son aide médicale dirigée par une hybride de Leuphorie venait toujours me soigner tout juste assez pour rester en piteux état afin de survivre.
Mon corps était couvert de blessures à présent. La seule chose que je désirais là, maintenant, c'était de mourir. Il serait impensable qu'il trouve Shade par ma faute. Mais jamais il ne me laisserait un tel plaisir, il le savait. Et utiliser Soin était impossible, vu qu'il avait bien préparé au préalable un produit chimique inhibant mes pouvoirs. J'étais comme un humain, faible et sans grande chance de m'en sortir indemne.
Le bruit sourd de ses pas revint alors bourdonner dans mes oreilles. Je ne pouvais pas vraiment voir autour de moi. La cellule était fermée, complètement plongée dans le noir. Je n'avais le droit qu'au son des gouttes tombant du plafond et des pas de Tetra, ainsi qu'à l'odeur putride de cet endroit. Je pus l'entendre approcher, avant qu'il n'ouvre la porte et ne m'aveugle d'une lumière vive.
« - 21. Viens donc.
Il cassa les chaînes avec la force brute de ses mains, me tirant par le cou, le tout en plantant son regard de démon dans mes yeux. Sans même me laisser répondre, il me traîna dans son bureau personnel contre le sol rugueux, me jetant à terre une fois qu'il eut fini de me malmener. J'étais affaibli, sous le regard d'autres hybrides, dont N°60 qui me jeta un air de conquérant, accompagné de N°56 qui souleva ma tête d'une main griffue, me jetant un sourire empli de folie.
- Tu étais bien amusant il y a peu, Nokath. Content de te retrouver ici ! Clama-t-il avec une joie non dissimulée.
Arx Tetra me reprit par le cou, me plaquant sur une table d'opération en manipulant une quantité de produits dans son dos, me rendant effrayé sur ce qu'il allait utiliser.
- Tu as perdu ta langue ? Me questionna 56, passant un kunai froid sur mon cou. Je te connaissais plus volubile avec ta foutue sœur...
- Je ne dirais rien... soufflais-je en rassemblant le peu de forces me restant. Strictement rien...
Je pus entendre Tetra rire doucement. Il se tourna alors vers moi avant de me regarder à nouveau.
- Je n'ai pas besoin de ta voix, ne t'en fais pas. J'ai juste besoin de tes yeux.
Il me comprima alors le cou, 56 passa des piques de glace sur mon corps, plus particulièrement sur les plaies. La douleur des morsures froides de ses armes me fit geindre de douleur, sans compter les coups de rapière d'Amalric.
- Je connais les secrets de ton espèce, 21. Utilise moi cette foutue vision partagée. Tu sais très bien jusqu'à où je peux aller pour avoir des informations sur ta maudite sœur, alors cesse d'hésiter car je lui ferai passer le même niveau de souffrance que j'envisage de t'infliger. Ils ont besoin d'elle, pas de toi. Rends-toi utile.
Je résistais malgré tout, refusant catégoriquement de parler. 56 ne s'arrêta pas et en profita pour accentuer sa torture sur mon corps. Tetra me remit dans la même position inconfortable en faisant appel à son mental et Psyko. La souffrance infligée me faisait hurler de douleur, mes plaies subissant les passages de lames de 56 mais aussi les sévices de la rapière de 60.
- J'ai tout mon temps. On va s'amuser toi et moi, après le temps que vous m'avez fait perdre. Et ne t'en fais pas, je viendrai pour Cute aussi.
Je me débattis comme je le pouvais malgré la douleur mais je ne pouvais pas m'échapper d'ici. Comme pour me dissuader une bonne fois pour toute, il brisa alors mon aile saine. Je ne pouvais pas décrire l'immense douleur qu'il m'infligea sur le moment présent, me faisant hurler sous la souffrance qu'il me donna. Il prenait un malin plaisir à me faire du mal. Je le savais bien...
- Je briserai chacun de tes os s'il le faut. Fais-le, je t'ai dit. » Fit-il d'une voix vidée d'émotion.
Des larmes coulèrent sur mes joues, mais malgré tout, je refusais de dire quoique ce soit. La salle fut rapidement noyée sous le son de mes cris, de ma douleur qu'ils m'infligeaient avec un plaisir non dissimulé. Pendant de longues heures, il continua encore et encore, sans cesser tout en manipulant ses produits. S'il sentait que je lâchais prise, il faisait venir son aide de santé pour me maintenir en vie avant de recommencer avec ses comparses. Je ne pouvais rien y faire mais je ne préférais pas parler toujours. Jamais.
56 se lassa assez vite, Amalric lui perdit patience au bout d'un long moment. Mais Tetra semblait déterminé. Il ne voulait pas cesser tant qu'il n'aurait pas ne serait-ce qu'une position. Il était un homme têtu et borné au possible, ne lâchant jamais rien pour obtenir ce qu'il désirait. Et là encore, il le prouvait.
J'étais progressivement entré dans un état comme second au fil des heures, réagissant de moins en moins à ce qu'il me faisait. À tel point que pendant dix minutes, il me laissa tranquille, suspendu. Mes épaules criaient à l'agonie, mon corps souffrait le martyr, mais je devais tenir bon. Mais alors, il s'approcha de mon corps défiguré par les bleus et le sang qui ruisselait de toute part avec un instrument ultra sophistiqué.
« - Est-ce que tu sais ce que c'est, … Nokath, c'est bien ça ?
La question fut honnête sans arrière pensées au vu du ton de sa voix. Elle ne trahissait rien d'autre qu'une simple question.
- … D-de la Substance Noire ? Fis-je, en reconnaissant le poison.
- Oh, oui, mais pas que ça. Vois-tu, notre Générale en a eu un peu marre de voir des gens comme vous fuir ces lieux comme bon vous semble.
Je frémis malgré moi. Que voulait-il dire ?
- Il y a quelques années, après l'échappée de N°55, on m'a demandé en parallèle de retrouver le moyen de créer de la Substance Noire Pure. Vois-tu, celle de ton corps est diluée – ce qui expliquerait pourquoi tout comme ta sœur, ton parasite n'a plus d'influence. Il y a bien plus à ce poison qu'on t'injecte que ce que tu crois...
Il marqua un temps de pause, posant sa seringue pour me montrer une vidéo depuis un écran virtuel. Dedans, un homme attaché à une table d'opération se débattait. Un Yanmega Gijinka qui était convulsant dans une douleur indescriptible.
- Récemment, je suis parvenu à faire l'impensable. Certains disaient encore que cela n'était que folie, tout bonnement impossible. Ce que tu vois dans ma main est le fruit de plus de sept années de recherches. Ce que tu as en face de toi est de la Substance Noire Pure. Il n'y aura plus besoin d'injection au cœur avec ça – cela est complètement inguérissable.
Un visage démoniaque s'abattit sur moi alors. Il reprit la seringue qu'il avait posé, avant de me regarder droit dans les yeux sous le regard intrigué de ses deux collègues, d'un air froid et calculateur ne laissant transparaître aucune émotion.
- Vois-tu, si tu ne veux pas rejoindre une éternelle folie à me servir personnellement avec un produit en toi plus toxique que la totalité du stock actuel qu'on a, je te conseille vivement de me dire par tes yeux où se trouve ta maudite sœur.
Il me planta là le décor et je ne sus plus quoi répondre, tétanisé. Je ne pouvais pas risquer ma sœur, mais je ne pouvais pas non plus accepter de devenir l'ombre de moi-même pour l'éternité. Je n'avais pas eu cette chance de me libérer de cette folie pour revenir pire qu'à la case départ... Pire, même en moi, je pus sentir 21 s'agiter. Il me fit bien comprendre que cela était impensable étant donné que cela le détruirait au passage au profit d'un parasite plus efficace. J'étais donc bloqué sans grand espoir de me sortir de cette situation... Enflure...
Tetra ne me quitta pas du regard, ses yeux me fixant comme un prédateur attendant sa proie. Il avait gagné et il le lisait dans mes yeux. Il se délectait de mon malheur...
- C'est d'accord. » Abandonnais-je, le cœur lourd.
Baissant la tête, je m'étais résigné. Désolé, ma sœur. Je n'avais pas le choix...
-----------
Après un petit moment d'absence (cf le message d'heero!), revoilà la suite d'Entités ! Cette fois, pour une fois, Wynn ressort plus ou moins victorieuse... Au grand dam de Tetra. La tension continue de monter, et Shade n'est pas au bout de ses surprises...
Merci encore de m'avoir lu :) Le chapitre 32 et 33 sont prêts, et seront bientôt envoyés en correction chez ce cher heero. Bonne lecture !
28/04/23 à 21h09
Eh bien incroyable chapitre comme d'habitude. Vivement la suite!