05/11/18 à 17h39
Prologue
Cette histoire se déroule dans un futur proche dans un autre monde. Un futur où l'espoir est durement affaibli, un futur où la guerre a ravagé le monde Pokémon. Un futur, où l'avenir de ce monde ne tient qu'à un fil. Un monde emprisonné dans un hiver éternel. Nous sommes en 2020, et la Guerre Terminale a cessé depuis maintenant trois décennies.
Guerre Terminale... Opposant toutes les régions, humains et Pokémon, alliés contre d'autres... et ayant commencé suite à un événement aux causes encore troublantes, détruisant des villes et villages en fauchant un nombre incalculables de vies et brisant des millions de destins, a duré près de dix ans. Au final, la guerre s'est terminée sur un statu-quo il y a maintenant 30 ans. N'ayant plus d'argent, de munitions, d'armes, ni de villes debout, ni de... régions en état... Le conflit s'arrêta. S'ensuivit un mystérieux hiver ravageur qui, pour une raison inconnue, n'a jamais vraiment quitté ce monde.
Aucune arme de destruction massive. Aucune arme météorologique. Aucun Pokémon de type Glace. Personne ne sait ce qui s'est vraiment passé. Un mystère épais couvre toute la vérité, vérité qui depuis, a été perdue de vue. Il ne reste plus que quelques factions, quelques brigades, quelques groupes qui se soudent entre eux dans un unique but : vivre, survivre, mourir. L'hiver violent et perpétuel ne cesse de faucher des âmes, telle une punition éternelle pour le monde ayant décidé de le détruire à petit feu.
Dans cette toundra mortelle, peu de gens parviennent à entretenir cette flamme qu'est l'Espoir. Doux mot qui se murmure faiblement autour d'un feu de camp à peine allumé, qui finit généralement par s'éteindre. Telle une faible flamme, attisée par un feu trop humide pour persister. Tel le cœur des hommes et de leurs Pokémon, attisés par un climat trop peu tendre avec pour persister.
Un espoir qui faiblit... mais qui survit, encore et encore. Malgré le manque de communications, le manque de contact entre autrui, certains groupes parviennent à surmonter les épreuves difficiles et inhumaines que Dieu leur a imposé. Ces certains groupes se battent encore, années après la guerre, pour reformer un havre de paix, où la vie pourrait reprendre.
Mais malheureusement... Personne n'a vraiment trouvé de solution, alors que l'hiver éternel devient de plus en plus intense au fil des années. Parmi ces groupes, le plus grand d'entre eux, continue sans relâche de se battre sous la tutelle d'une ancienne personne au passé inconnu, qui a pu rassembler le peuple de villes alentour dans une seule grande ville couverte d'un immense dôme d'acier, vitré de toute part. Cette large base, gardée par des Pokémon comme des humains, reste pour beaucoup le dernier espoir de leur vie.
C'est ici que débute l'histoire d'un escadron, l'Escadron Bleu, dont le but se résume à de l'exploration et quête de signes de vie autour de la ville. Bien que leurs missions soient assez monotones la plupart du temps, la moindre agitation est suivie de près par les généraux et autres personnes gradées de l'endroit. Et surtout, le moindre secret trouvé est exploité, qui sait, un jour pourraient-ils peut-être retrouver leur monde comme avant... Nos personnages l'ignorent, mais le monde est sur le point d'entrer dans un moment clé de son Histoire...
-----
« - Respire. Doucement. »
La ville d'Algatia, lieu de paix le plus au nord d'Hoenn, était supposément, pour tous les autres habitants de ce pays, une ville morte. Et pour eux, devaient penser une chose identique pour toutes les autres villes. Entourés d'une neige plus froide que le cœur des « Haut-Placés », qui leur avaient livré dans le passé une guerre sans pitié, ils étaient livrés à eux-mêmes, chaque jour, espérant et priant trouver d'éventuel survivants. Ils savaient que Vermilava n'était plus qu'un champ de ruines, par exemple, détruit par les tempêtes incessantes mais aussi par le temps qui s'écoulait lentement, ce temps qui épuisait leur moral, augmentait leurs craintes... mais il s'agissait-là de la seule ville où ils avaient pu se rendre. Il n'y restait rien en état, ni l'Arène, ni le Centre Pokémon, délabré et tagué de plusieurs inscriptions d'appel à l'aide. Le reste de la ville était trop dangereux et difficile d'accès, encerclé par plusieurs bandes de brigands, habitués avec le temps à vivre dans des conditions des plus extrêmes.
Le dôme sous lequel leur peuple vivait, entre craintes, peines et douleur, ne les protégeait que peu du froid qui arrivait à traverser cet acier plus épais que celui d'un Métalosse ; ce n'était qu'une question de temps avant que les températures ne chutent un peu plus, condamnant le petit peuple dans un réfrigérateur éternel. Et pourtant, une jeune femme et un jeune homme, avec leurs groupes pseudo-militaires, se battaient jour et nuit pour trouver des réponses, des solutions... des espoirs. Rien n'y faisait, depuis maintenant de longues décennies.
Kythein faisait partie de l'Escadron Bleu. Elle était là, dans un lit d’hôpital, sortant d'une longue nuit de sommeil. Elle se leva, bras enroulé d'un bandeau imbibé de sang avant de retirer sa couverture blanche tâchée par le sang qui venait des plaies de la jeune femme. Elle se souvenait de ce qui s'était passé... La journée fut longue et dangereuse et elle fut extrêmement surprise de voir qu'elle s'en était sortie qu'avec seulement des blessures sur le corps. Du moins... c'est ce qu'elle croyait durant son éveil. Le médecin la regarda de sa mine lassée, désabusée bien qu'il tenta de la cacher avec un faible sourire. Il savait que Kythein avait eu de la chance, que beaucoup d'autres n'avaient pas eu ce jour-là. Encore.
« - Combien de morts ? Demanda-t-elle, d'une voix cassée.
Il se mura dans un silence durant quelques secondes. Il s'assit alors près d'elle, dépoussiérant sa veste jaunie par le temps. Posant sa main sur son épaule, il sortit de sa blouse ternie un dossier noir, avec seulement quelques fiches froissées. Après quelques secondes et le regard pesant de la jeune femme sur lui, il logea son regard dans le sien avant de lâcher l'info.
- Trois morts, sept blessés graves, un dans un état critique. Quatre personnes sont portées disparues. Tu es la seule avec Tremor, Javon à ne pas être trop gravement blessée. Ils se sont d'ailleurs réveillés il y a une petite heure.
Trois morts... pensa-t-elle. Trois de trop. Trois morts évitables et sept blessés évitables. Elle leva la tête en lâchant un profond soupir, vers la porte, avant de se tourner vers lui à nouveau, avec ce même air teinté de peine. Il fallait, non, elle voulait savoir si le but de sa mission avait été néanmoins accompli.
- Qu'en est-il de l'objectif ? A-t-il été localisé ?
Il passa sa main dans ses cheveux avant de feuilleter les pages du dossier qu'il avait en main. Lentement le fit-il, avant de poser son doigt sur une croix rouge, au milieu d'un champ de ruines dessiné à la main couvert d'annotations. L'objectif était donc à portée, localisé et prêt à être observé de plus près.
- Aden nous a envoyé la position de l'objectif juste avant l'incident qui nous a forcé à envoyer l'Escadron Noir. On ignore ce qui a pu le provoquer, selon les membres de l'Escadron, un ancien building instable aurait été exploré par un imprudent, avant de s'effondrer sur vos troupes.
- Je confirme que c'est bien un building, lâcha-t-elle. Je ne me souviens plus de ce qui s'est vraiment passé... Juste une chute de pierres... Puis l'édifice entier. Quant aux disparus, ont-ils été retrouvé ? Vous avez envoyé un autre Escadron ?
Sa tête lui lança une expression plus triste et inquiète. Le regardant, elle ne préféra pas imaginer ce qu'il allait lui dire...
- Le froid extérieur est trop fort et une tempête est actuellement en train de passer au-dessus de nous. On ne peut envoyer aucun Escadron pour les récupérer...
- Une tempête ?! En si peu de temps ? Coupa-t-elle, surprise. Il n'y avait aucune tempête prévue avant demain !
- On est demain, soupira-t-il. Tu es tombée dans l'inconscience quelques heures après tes blessures dans un état préoccupant. Il n'y a pas que ton bras qui a pris, c'est les Leuphorie du campement qui ont pu t'aider ainsi que les autres. Il ne te reste que ces plaies qui se refermeront d'elles-mêmes mais il faut que tu te reposes. »
Prenant conscience qu'elle n'avait rien pu faire et qu'elle avait échoué avec son Ecadron, elle baissa la tête. Elle essaya de se remémorer la scène... Un building leur était tombé dessus sans raison apparente... Puis c'était tout. Elle repensait à ceux qu'elle venait aussi de perdre, ses trois compagnons et probablement quatre autres promis à une mort certaine. Une morte lente, inhumaine. Ses ongles s'enfoncèrent dans sa paume, énervée mais aussi lassée d'une telle situation.
Baissant la tête et lâchant un juron en retirant la couverture, elle ne resta pas allongée plus longtemps. Sortant de son lit de soin, elle remit sa veste malgré les plaies et le médecin qui lui criait presque dessus pour qu'elle reste ici pour se reposer.
J'avais autre chose à faire que de rester les bras croisés à attendre que ça se passe !, pensa-t-elle. Elle se précipita dans le couloir, traversant les diverses allées à grande vitesse. Évitant les membres des autres escadrons, elle se dirigea vers les salles de soins, voulant comprendre impérativement ce qui venait de se passer dans son intégralité.
Poussant la lourde porte d'acier menant aux salles de soin, elle se faufila un chemin entre le corps soignant qui ne prit pas le temps de l'observer, trop occupé à veiller sur les autres victimes et blessés de la journée. D'autres membres des Escadrons étaient présents aussi, certains avec des attelles, d'autres avec des béquilles, essayant aussi d'avoir des nouvelles de leurs camarades. Elle continua son chemin avant d'entrer dans la chambre d'un de ses compagnons, qui s'appelait Aden. Il était un grand ami pour elle, une personne qu'elle appréciait et qui était dans le même Escadron qu'elle.
Il était torse nu, couvert de bandages sur ses bras et ses jambes, allongé dans un lit déjà fragilisé et tâché de son propre sang ; elle avait l'habitude de lui rendre visite pour être franche, étant donné qu'il était par moment trop précipité et dangereux pour lui-même. Mais cette fois-ci, ce n'était pas de sa faute. Il ne bougeait pas, mais sa respiration était calme. Un autre médecin, qui était assis derrière un bureau lézardé, tenant péniblement une tasse pleine de café, jeta un vif coup d’œil vers Kythein, avant de hocher la tête d'une façon bienveillante.
« - Il va bien, dit-il simplement. Il a besoin d'encore un peu de temps. Mais si tu veux les infos que tu dois probablement chercher, fonce voir Javon. Il est réveillé depuis quelques minutes dans la salle d'à côté. »
C'est là où elle décida alors de se rendre. Elle sortit de sa chambre, avant de voir un autre ami. Il était un Gallame, nommé Javon, qui peinait à marcher devant elle, aidé par un autre médecin. Ses pointes élancées près du visage étaient couvertes d'éraflures, tout comme la veste rouge qu'il avait constamment sur lui. Son air assuré habituel avait laissé place à un air inquiet, craintif. Comme... Comme s'il avait vu un spectre. Elle lâcha un sourire en le voyant debout, peu blessé comparé aux autres, avant que son regard ne se loge dans le sien. Elle s'approcha de lui avant qu'il ne fasse signe au médecin de se retirer un petit instant, pendant qu'elle s'assit sur son lit. Il était visiblement bel et bien peu rassuré... ça se sentait et se lisait sur son visage.
« - Tu t'en es sorti, alors, commença-t-elle.
- À quel prix, Kythein, répondit-il d'une voix tremblante. On a perdu presque tout l'Escadron et le reste des survivants n'est pas prêt de se remettre sur pieds avant quelques jours ou quelques semaines pour certains.
Il serra les poings. Évidemment, elle le comprenait. Perdre autant de connaissances en si peu de temps... C'était dur pour tout le monde.
- Ce que j'ai vu hantera ma vie jusqu'à la fin de mes jours...
Il planta un regard inquiet dans le sien. Rares étaient les fois où Javon était peu rassuré par la situation des événements actuels, et ça s'en ressentait du coup fortement.
- T'as vu quoi ? Demanda-t-elle, promptement.
- Une aberration... C'était pas un des nôtres qui a provoqué la destruction du building par imprudence, et il va falloir que j'en parle... Mais personne va nous croire !
- Calme-toi, fit-elle en posant ma main sur son dos. Ne perds pas ton calme comme ça, c'est pas le moment ! Tu as vu quoi ?
- Une sorte... de chose à mi-chemin entre un Airmure et autre chose... Mais ça avait l'air en même temps humain... J'ai jamais vu ça, et tous ceux qui ont croisé son regard sont sous les décombres ou morts, j'en suis persuadé !
Il tremblait énormément des mains. Il semblait terrifié, ce qu'il y avait dehors devait être sacrément impressionnant pour le mettre dans cet état là. Sa crainte pouvait se répandre comme une maladie à d'autres et saper le moral des autres Escadrons... Elle posa à nouveau sa main sur son dos puis sur sa tête, essayant comme elle le pouvait de le rassurer, lentement. Elle effaça les traces de sueur de son visage blanc, mais elle savait que c'était presque vain de continuer. Elle n'était pas douée pour rassurer ses coéquipiers...
- P...Par contre... L'objectif, j'ai pu le voir de loin... La... chose...
- La chose ?! Cria-t-elle un peu, surprise.
Son regard s'illumina quelque peu.
-Oui,
elle. Elle... est en vie. »
…
Impossible, murmura-t-elle, écarquillant mes yeux.
Après tant d'années... notre objectif... Elle était toujours en vie ? pensa-t-elle. Ce serait bien surprenant...
Ce fameux objectif... Celle qui avait vu de près ceux qu'on nomme « Esprits du Froid » qui continuaient depuis la fin de la guerre de les hanter avait peut-être beaucoup de réponses à leurs questions. Peut-être avaient-ils enfin un nouvel espoir sur quoi se reposer.
Il serait temps...
-------------------
Après un long mois, voici le prologue (je n'avais pas eu le temps de l'écrire, en plus de mes études à côté qui me retardaient dans l'écriture). J'espère qu'il vous plaira (le reste de l'histoire se fera en 1ère personne, comme j'ai l'habitude de l'écrire) !